Conférence de presse Hugo Cabret

 
La semaine dernière, un vent de magie soufflait sur la capitale alors que Martin Scorsese,  Ben Kingsley, Chloe Moretz et Asa Butterfield vinrent s’exprimer lors de la conférence de presse du réjouissant Hugo Cabret. Leçon de cinéma avec une dream team pas comme les autres !

 

Martin Scorsese, Hugo Cabret, c’est vous ?
Ca doit être vrai. Le premier lien s’est fait par le roman et ce personnage de garçon qui se sent seul. Avant de tourner le film mon entourage n’arrêtait pas de dire que c’était moi Méliès. Ce n’est qu’au stade du montage que c’est devenu une évidence pour moi.

 

Le cinéma est-il devenu la machine à rêves qui a remplacé la littérature ?
Je ne sais pas si on peut dire que le cinéma a remplacé la littérature. Les plus grands cinéastes de la Nouvelle Vague ont une immense culture littéraire. Je pense plutôt qu’ils sont complémentaires même si la littérature est une forme d’expression différente. Dans les années 60 à New York, les étudiants ne voulaient plus écrire « le grand roman américain » mais réaliser « le grand film américain », mais c’était il y a quarante ans.

 

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Ben Kingsley, qui vous as inspiré pour le rôle de Méliès ?
(il désigne Martin Scorsese) Dans tous ses films Martin, il a su filmer la vulnérabilité masculine et seul un homme extrêmement sur de lui peut explorer cette tendresse virile. Je savais qu’avec Hugo Cabret il y aurait tout ça. C’était ça ma principale source d’inspiration.

 

Martin Scorsese, quels sont les films qui vous ont influencés durant votre enfance ?
A la télévision je regardais les films américains, anglais et italiens. Les premiers films français que j’ai vus à la TV étaient Les enfants du Paradis et La Belle et la Bête. C’est petit à petit devenu une obsession pour moi. A New York, il n’y avait pas de possibilités pour moi de faire du cinéma. C’est Shadows qui a servi de déclic.

 

Asa et Chloé, connaissiez vous Méliès avant ?
Chloé Moretz 
: On a appris beaucoup de choses plus grâce à Martin qu’à Méliès. Ca nous a permis d’en savoir plus sur le cinéma. C’est quelque chose dont on s’est rendus compte après le tournage.
 
Asa Butterfield : Je connaissais l’image de la lune qui a une fusée dans l’œil et j’ai appris que Méliès était un peu le papa du cinéma mais je ne me rendais pas compte jusque là à quel point il avait compté. Pendant le tournage Martin nous a donné beaucoup de travail à la maison. Maintenant on peut avoir une vraie conversation sur le cinéma avec Martin
 
Chloe Moretz: Enfin un peu car il a toujours quelque chose de plus à nous apprendre quand on lui parle !

 

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Y’a t il un livre que vous n’aimeriez jamais voir adapté au cinéma ?

Ben Kingsley : le livre auquel je pense serait très difficile à adapter car c’est davantage une collection de pensées. C’est un ouvrage auquel je me réfère régulièrement. Il s’agit du mythe de Sisyphe d’Albert Camus. Si il fallait l’adapter cela devrait être de manière épisodique.

 

Martin Scorsese : je pense au Portrait d’un artiste de James Joyce. Je ne sais pas comment on pourrait visualiser ses mots. Son style a quelque chose de magique dans sa rythmique, sa combinaison de mots.

 

Asa Butterfield : je lis énormément et je ne vous aucun livre qui ne pourrais être adapté.

 

 

Chloe Moretz  : je suis une grande romantique et mon roman préféré est Les Hauts de Hurlevent que j’ai lu pendant le tournage. Il serait très difficile d’adapter le style d’Emilie Bronte

 

Ben Kingsley : cela a déjà été adapté deux fois dont une avec Laurence Olivier !

 

 

Martin, Les prisons pour orphelins qu’on voit dans le film ont elles vraiment existées ?
Cet élément était déjà dans le livre original qui s’en servait comme référence aux 400 coups de François Truffaut. Ces enfants qui déambulaient dans les gares prenaient beaucoup de risques. Aujourd’hui à New York on voit certaines stations de métro où errent aussi des gens et il existe des endroits pour les protéger d’eux mêmes.

 

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Martin Scorsese, allez vous continuer à tourner des films en 3D et êtes vous tenté par la Performance Capture ?
Je ne suis pas tenté par la Performance Capture je préfère travailler avec des acteurs en chair et en os. La 3D me fascine depuis mon plus jeune âge. Si on y  réfléchit bien on vit, parle, communique en 3D, alors pourquoi ne pas en faire un outil narratif ? Tout dépend de la manière dont on l’utilise. Si il y a une flexibilité et que les budgets s’y prêtent, pourquoi pas continuer en 3D. Le meilleur usage de la 3D est avec les acteurs car elle permet un tout autre rapport.

 

 

Martin Scorsese, Hugo Cabret est il une mise à l’épreuve ?
Oui c’était un défi dans la mesure où il fallait prendre en compte la profondeur de champ et repenser l’image. Nous avons revisité la façon de raconter une histoire par les images.

 

 

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Martin Scorsese, travailler sur Méliès et la 3D a t il représenté une forme d’ivresse pour vous ?
Ca été un travail de longue haleine. Je pense que comme à l’époque de Méliès nous sommes à l’aune d’une nouvelle époque où tout est possible. Il faut garder les yeux ouverts !

 

Ca a représenté quoi pour vous de filmer dans Paris ?

Ca été un vrai pélerinage vers un endroit sacré, saint.
 
 
Merci à Jean Pierre Vincent