Critique : American Nightmare

 

Un film de James DeMonaco avec Ethan Hawke, Lena Headey et Adelaide Kane. Sortie le 7 aout 2013.

 

Plongez dans une nuit d’horreur avec ce film qui repousse les limites du cynisme, de la noirceur et de la violence…

 

Note 4/5

 

2022, les Etats-Unis sont gouvernés par une organisation appelée les Nouveaux Fondateurs de l’Amérique. Depuis plusieurs années, dans la nuit du 21 au 22 mars, tous les délits et crimes, même les plus abominables sont permis. C’est la traditionnelle “Purge”.  Cette purge a permis au pays de sortir d’une crise profonde et a considérablement réduit le taux de criminalité ainsi que le chômage dans le pays. Mais pour se protéger il faut de l’argent et les pauvres servent souvent de victimes aux riches. La famille de James Sandin, fabricant fortuné de systèmes de sécurité, va en subir les conséquences. Cette Amérique-là fait froid dans le dos tant on se dit qu’une telle aberration pourrait arriver dans ce pays où l’on offre en cadeau à des enfants de 5 ans des armes à feu. Alors pourquoi ne pas organiser une grande purge annuelle pour faire baisser la criminalité, le chômage et la pauvreté ? Ces Nouveaux Fondateurs feraient passer la NRA et le Parti Républicain pour des enfants de chœur. Plus qu’un parti politique, il s’agit véritablement d’une secte avec des discours incroyables à notre époque. Même si l’on est dans un film d’anticipation, tout semble réel. Les médias sont comme lobotomisés, la population aussi. Dans American Nightmare, mieux vaut ne faire confiance à personne.

 

© Universal Pictures
© Universal Pictures

 

Derrière cette histoire glaçante, se cachent des acteurs plus que convaincants : Ethan Hawke en riche WASP patriote est antipathique comme jamais mais efficace jusqu’à ce qu’il se transforme en héros de film d’action et où il se bat avec ses assaillants tel un pro des arts martiaux. Cette partie-là du scénario est assez mal pensée. Mais la palme de l’interprétation revient à ce jeune acteur australien de 20 ans, Rhys Wakefield, qui interprète le « chef » des assaillants, un fils de riches au sourire machiavélique et flippant. La mise en scène soignée de James DeMonaco est aussi pour beaucoup dans la réussite du film avec des plans aussi beaux qu’angoissants comme cette intrusion au ralenti de deux individus masqués dans la maison. Leur déplacement sautillant est comme une danse macabre qui vient accentuer le cynisme et l’absence de tout scrupule de ces personnages qui voient dans le meurtre la seule thérapie, voire le seul divertissement dont ils ont besoin. Nul doute qu’American Nightmare ne vous laissera pas indifférent et son très grand succès outre-atlantique est plus que mérité, un de plus pour le producteur Jason Blum habitué à pondre des œufs d’or tels que Paranormal Activity, Sinister ou Insidious. On remarque que tous ces films ont plusieurs points en commun, outre le « found footage », ils ont tous été tournés avec un petit budget et ont rapporté de gros bénéfices. Comme quoi, quand une recette fonctionne, on continue de l’exploiter à fond. Mais il faut dire que les productions de Jason Blum sont toutes ou presque originales et font appel à des scénarios malins ou des metteurs en scène prometteurs (James Wan, James DeMonaco).

 

En attendant le numéro 2, dans lequel il serait bien de découvrir les origines de cette purge et la façon dont la population a accepté sa mise en place, n’hésitez pas à aller voir ce premier volet qui devrait vous donner quelques idées si votre boss ou un voisin vous tape sur les nerfs.

 

 



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