Critique : Astérix & Obélix – Au service de Sa Majesté

 

Un film de Laurent Tirard. Avec Edouard Baer, Gérard Depardieu, Vincent Lacoste. Sortie le 17 octobre 2012. 

 

Astérix et son poto Obélix résistent encore et toujours à l’envahisseur… mais en 3D. Un gage de qualité ? Euh…

 

Note : 2/5

 

Une semaine avant James Bond, c’est à Astérix et Obélix qu’incombera la lourde tache de secouer Londres pour sauver le pays du thé.  Adapté des albums Astérix chez les Bretons  et  Astérix et les Normands, ce quatrième opus ambitionne clairement de faire oublier ses trois prédécesseurs. Sur ce point, mission réussie : Astérix 4 se positionne clairement au dessus d’Astérix & Obélix contre César et Astérix & Obélix aux Jeux Olympiques. On sera ainsi gré à Fidélité Productions d’avoir repris le projet des griffes de Thomas Langmann tout en évitant que Luc Besson se l’approprie. Mais cela en fait il un bon film pour autant ? Oui et non, car si le métrage se démarque des films de Zidi et Langmann il n’en demeure pas moins fortement ombragé par Mission Cléopâtre qu’il tente parfois de singer de manière maladroite. Résolument orienté pour les kids, ce nouvel opus se pare comme il peut du second degré inhérent aux albums (et au film de Chabat) mais se voit rapidement rattrapé par un humour bon enfant souvent au ras des pâquerettes. L’expérience n’est pas désagréable et fait oublier comme il se doit l’indécent déballage budgétaire de son prédecesseur mais ce n’est pas ça. La faute à une intrigue tour à tour disparate et statique où tout semble prétexte à laisser les acteurs faire leurs numéros tels des automates en pilote automatique.

 

Edouard Baer et Gerard Depardieu dans Astérix & obélix au service de sa majesté de Laurent Tirard
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Si Gérard Depardieu demeure toujours aussi touchant en Obélix (on rarement vu personnage taillé autant sur mesure pour un acteur) son comparse à la petite moustache peine à lui tenir la dragée haute. Non pas qu’Edouard Baer soit mauvais mais l’acteur fait du Edouard Baer (très bien soit dit en passant) sans jamais coller à la malice d’Astérix malgré d’indéniables efforts. Et surtout, le comédien a déjà foulé du pied l’univers d’Uderzo & Goscinny en incarnant avec génie Otis dans Mission : Cléopâtre. Idem pour Vincent Lacoste qui, en dehors de son indéniable talent et capital sympathie, semble tout droit sortie du Skylab. Seuls les seconds rôles, en particulier féminin, apportent un peu de grâce dans ce monde de fausses brutes.  L’air pete sec de Valérie Lemercier lui sied à merveille et fait plaisir à voir tandis que la très belle Charlotte Le Bon irradie de sa beauté diaphane chacune de ses apparitions. Coté garçons : Luchini incarne un César savoureux (sans doute même le meilleur de la saga) tandis que Guillaume Gallienne fait oublier certains de ses tics scéniques derrière un génial accent british. C’est bien peu pour palier les faiblesses d’un opus qui aurait eu l’intelligence de ne pas se reposer uniquement sur son hétéroclite casting et une 3D parfaitement inutile malgré tous les efforts qu’elle semble avoir maitrisé. Si la mise en scène passe partout de Laurent Tirard n’est pas à blâmer, tant le monsieur fait ce qu’il peut, un peu plus de folie et d’audace auraient été les bienvenus. En même temps est ce vraiment l’ambition d’un métrage qui invite les BB Brunes à venir pousser la chansonnette ?

 

A trop vouloir singer Chabat tout en voulant fédérer un public jeune, ce 4eme Astérix finit le cul entre deux chaises. Et si on laissait les gaulois tranquilles ?