Un film de Pascal Bonitzer. Avec Jean-Pierre Bacri, Kristin Scott Thomas, Claude Rich. Sortie le 5 septembre 2012.
Jean-Pierre Bacri ne sait plus où donner de la tête dans cette chronique existentielle.
Note : 2,5/5
Des rencontres, pas d’action, des faux fuyants, des « je t’aime moi non plus » et des bien pensants, oui, vous êtes effectivement en plein film français ! Voilà une entame qui ne rassure guère quant au résultat… Il y a de cela c’est vrai, mais rassurez vous, tout n’est pas aussi sombre. La nouvelle vague est passé par là, mais depuis, le troisième millénaire aussi, et le cinéaste ne semble pourtant pas tenir compte de la floraison de septième art qui nous inonde. Dans cette tranche de vie portée par un Jean Pierre Bacri une nouvelle fois parfait et deux actrices reconnues efficaces et faisant le job, Pascal Bonitzer utilise Isabelle Carré et Kristin Scott Thomas pour illustrer une volonté manifeste de soutenir un propos simple, voir simpliste. Elles sont belles, mais elles sont lisses… En effet, à force d’effleurer des thématiques sans les approfondir, le réalisateur n’emporte malheureusement jamais l’adhésion.

Ce trait de caractère hexagonal semble donc, une nouvelle fois, vraiment dommageable. Le film est plutôt bien illustré, donne le sourire et l’on y passe un bon moment. Le souci est cette réserve inhérente à nombre de films français : une écriture manquant franchement de matière, d’éléments déclencheurs, de contrariété en somme. Tout coule avec justesse et sans surprise, c’est justement le problème. Quelques bons mots bien sentis, quelques évocations de la classe bourgeoise gauchiste sans mettre les pieds dans le plat, le cinéaste nous frustre devant un matériau prometteur. Bonne nouvelle, le film est heureusement sauvé par un Bacri on ne peut plus crédible en quinquagénaire frustré, refusant d’oublier ses idéaux face à la machine économique contemporaine ou à un père qu’il n’intéresse pas. Sympathique mais manquant franchement de personnalité, le film du réalisateur de Rien sur Robert manque le coche malgré une brochette d’acteurs formidables mais dont le peu d’argile à leur disposition obligent à n’ébaucher qu’une esquisse de réflexion. Un cinéaste aux bonnes intentions mais pour lequel on ne peut s’enthousiasmer.
En dépit de ses indéniables atouts, Cherchez Hortense ne parvient qu’à effleurer la surface des choses. Dommage.