Critique : Closed Circuit

 

Un film de John Crowley. Avec Eric Bana, Rebecca Hall, Ciaran Hinds. Sortie le 26 mars 2014.

 

Thriller paranoïaque surfant sur la peur du terrorisme et sur le « tout flicage », le film de John Crowley a été fait en dépit du bon sens.

 

Note : 1/5

 

L’enchainement des séquences du film aspire à une certaine efficacité,  c’est plutôt court et ça va à l’essentiel. Le problème c’est que cette ‘séquentialisation’ est totalement contre-productive, vu que le film ne pose aucun enjeu durant ce que l’on pourrait qualifier de « mini-scénettes ». L’enquête d’abord, qui semble bazardée par le cheminement d’un récit purement illustratif rendant certaines révélations incongrues. Non seulement le film n’installe aucune ambiance, mais il ne fluidifie pas une intrigue posée sur les rails d’un TGV. Ratage total sur l’aspect paranoïaque aussi car il ne suffit pas de prendre le point de vue des caméras de surveillances ni de mettre un garde armé en arrière-plan dès que c’est possible pour créer une tension. On reste là aussi au niveau de l’illustration tant rien n’est entretenu derrière. L’aspect émotionnel, qui est un des facteurs important du film, liés aux enjeux de la première partie, passe à l’as. Il est vaguement perceptible lors d’un montage parallèle (scène qui est d’ailleurs, à ce stade du métrage, à la limite du hors propos) et puis basta !

 

© Universal pictures
© Universal pictures

 

Ce qui pose problème dans le film est son montage très étrange qui ne parvient pas à créer une véritable implication de la part du spectateur. Tout se suit d’une manière complètement détachée. Cette construction branlante ferait aisément passer le film pour un pilote très moyen de série TV. Ce traitement  est appliqué même lorsque les enjeux gonflent pour la dernière partie du film ; le danger semble être amené à la vas-y que je te pousse, sans que le film ne décolle pour autant.  Toute cette partie « action » étant traitée de la même façon que le reste (intercalée entre deux scénettes), l’enchaînement de péripéties finales ne rime plus à grand-chose et l’intérêt avec laquelle on suit l’histoire est au même niveau que lors du développement : au niveau zéro. Enfin, il y a un réel problème avec la pseudo concision du film qui cohabite mal avec la façon qu’à le film de nous transmettre les infos. Il y a les ambitions, un sujet fort,  une réalisation fonctionnelle et des comédiens investis mais rien de tout cela ne permet à Closed Circuit de sortir de sa platitude.

 

Il y a avait là clairement une bonne histoire à nous conter…encore faudrait-il savoir bien la raconter.


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