Critique : Crazy, Stupid, Love

 

Un film de John Requa et Glenn Ficarra. Avec Ryan Gosling, Steve Carell, Emma Stone. Sortie le 14 septembre 2011.

 

 Ryan Gosling apprend l’art délicat de la séduction à Steve Carell. Le petit coup de fraicheur de la rentrée ?

 

 Note : 3,5/5

 
On ne le dira jamais assez : l’amour peut parfois vous amener à faire des choses stupides, dingues, voire même illégales. Allez se calfeutrer dans une salle obscure avec son ou sa chérie pour voir Crazy, Stupid, Love en fait il partie ? Assurément pas, encore moins quand l’expérience reste intacte pour les célibattant(e)s uniquement attirés par les pecs de Ryan Gosling ou le sourire malicieux d’Emma Stone. Et pourtant le pari était loin d’être gagné. Imaginez donc, trois histoires parallèles avec : un couple en crise,  un Dom Juan amoureux, un ado qui craque pour sa babysitter… pour peu le film du binôme John Requa/Glenn Ficarra  (I Love You Phillip Morris) ferait penser à un démarquage du mauvais Valentine’s Day. Que nenni, car si le film utilise à fond les codes de la comédie romantique c’est pour mieux les digérer de manière malicieuse. Ici, le romantisme pleinement assumé ne se cache pas sous les apparats d’un cynisme de supermarché mais est plutôt montré de manière très simple qu’il soit éperdu ou refoulé. Comprendre par là que Crazy, Stupid, Love n’ambitionne nullement de révolutionner le genre,  préférant dresser une réflexion plutôt bien vue sur ce que signifie l’amour pour trois générations différentes. Soit un regard drôle (à défaut d’être acerbe) sur cette chose qui nous anime plus que de raison et fait battre le palpitant quand il ne le broie pas sans vergogne.

 

© Warner Bros Pictures

 

Jamais lénifiantes ou clichés, les histoires déroulées ici touchent par leur simplicité grâce notamment à un casting d’une belle justesse. Tour à tour drôle et fragile, Steve Carell se montre particulièrement touchant en quadra amoureux tandis que son fiston précoce, sorte de mini Don Quichotte pré pubère, lui tient la dragée haute sans jamais agacer par son romantisme exacerbé.  Mais la vraie révélation du film c’est bien sûr Ryan Gosling qui, avant de nous en mettre plein la vue dans Drive, fait preuve d’une classe folle en redoutable womanizer. Véritable aimant à femmes, monstre de charisme il EST le nouveau mètre étalon de la virilité : un modèle auquel tout homme aimerait se conformer tandis que ces demoiselles y verront sans mal le gendre idéal. N’allez toutefois pas croire que le tombeur est touché d’une aura divine (quoique…), il a ses fêlures comme tout le monde et sa romance avec la belle Emma Stone n’en devient que plus belle. L’autre grande qualité de Crazy, Stupid, Love réside dans son écriture au cordeau, souvent prétextes à des dialogues savoureux et faisant souvent mouche. Dommage que certains seconds rôles pourtant délicieux (Kevin Bacon, Marisa Tomei) se voient sacrifiés tant leurs personnages concordent parfaitement avec l’esprit de douce folie irriguant le métrage  . Et alors qu’à mi parcours cette grande course vers le grand amour semble tourner court, un astucieux retournement de situation vient changer totalement la donne et le propulse alors un bon gros cran au dessus du tout venant en matière de romcom. Souvent naif, parfois mièvre (à moins que ce ne soit le contraire), le film palie son apparente candeur par une énergie et une bonne humeur communicatives. On en ressort le sourire aux lèvres avec le sentiment persistant que rien ne peut être impossible quand on y met son cœur. Guimauve quand tu nous tiens…

 

Comédie rafraichissante, Crazy,Stupid,Love est le remède idéal au blues de la rentrée !