Un film de Francis Lawrence. Avec Robert Pattinson, Reese Witherspoon, Christoph Walz. Sortie le 4 mai 2011.
Robert Pattinson et Reese Witherspoon se tournent autour sous le plus petit grand chapiteau du monde. Grosse guimauve ou jolie romance ?
Note : 3,5/5
Un petit vieux se remémore son amour interdit avec une femme éprise de liberté et la dramatique catastrophe dont il fut témoin et acteur. Ca vous rappelle quelque chose ? En dépit de ce que son affiche et son pitch laissent présager, De l’eau pour les éléphants n’est pas un ersatz de Titanic situé dans le milieu du cirque. Plus chronique douce amère que mélo à la Douglas Sirk, le film de Francis Lawrence (Constantine) risque bien de surprendre les cyniques tout en s’attirant les faveurs des admiratrices du beau Robert. Il faut dire qu’ici, la gueule d’endive la plus populaire du moment fait preuve d’une retenue certaine via un jeu tout en finesse, délaissant ses regards langoureusement léthargiques dans Twilight. D’une fragilité à fleur de peau, il se montre ici étonnamment vulnérable tandis que Reese Witherspoon inspire une réelle empathie en rêveuse déchue. Cependant, aussi crédible soit-il, cet improbable couple vedette se fait souvent voler la vedette par un Christoph Walz génial de duplicité. Tour à tour terrifiant et attachant, il nous offre une prestation à l’image du film : tout en nuances et apposant son rythme par petites touches.

Plus intimiste que guimauve, le script a la grande intelligence de laisser à la romance Pattinson/Witherspoon le temps d’exister, rendant celle-ci d’autant plus crédible et poignante. Car contrairement aux apparences, De l’eau pour les éléphants est avant tout un cri d’amour à l’univers du cirque, interlope, fascinant et au code de l’honneur bien défini. En prenant comme cadre la Grande Dépression, le film embrase sa fonction de fresque romanesque où les personnages sont pris dans le tourbillon de l’Histoire. Une approche que n’aurait pas renié –toutes proportions gardées- un certain David Lean, et appuyée par la réalisation très classieuse de Francis Lawrence, lequel passe sans heurts du monde des vampires à celui de l’Amérique prolo des années 30. Dommage que le final, totalement bâclé et peu crédible, annihile toute portée dramatique comme si il avait peur d’en faire trop avec un climax digne de ce nom.
Joliment simple, De l’eau pour les éléphants est une belle surprise dont l’apparent académisme sert à merveille un propos plus subtil qu’il n’en a l’air. Cyniques s’abstenir !