Critique : Django

 

Un film de Sergio Corbucci. Avec Franco Nero, José Bódalo et Eduardo Fajardo . Ressortie cinéma le 23 janvier 2013.

 

Retour dans les salles d’un des plus grands westerns-spaghettis de sa génération. C’est sûr, 2013 est déjà riche en pépites !

 

 

 Note : 5/5

 

Surfant sur le succès critique et public de Django Unchained (dernier film de Quentin Tarantino), Django vient de s’offrir une nouvelle jeunesse grâce à Carlotta Films qui nous sort le film dans un petit nombre de salles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le film a eu droit à une très belle restauration. Mais ne nous attardons pas sur ce point-là et passons directement à la critique de l’oeuvre en elle-même. Profitant du succès de Pour Une Poignée De Dollars et de Et Pour Quelques Dollars De Plus (les deux premiers volets de la Trilogie du Dollar) réalisés par Sergio Leone, le réalisateur Sergio Corbucci choisit le ténébreux Franco Nero pour tenir le rôle du pistolero solitaire. C’est d’ailleurs dès les premières images que Corbucci fera de Django un personnage iconique. Que ce soit ses vêtements, ses yeux bleus, son chapeau ou même le cercueil qu’il traine derrière lui, Django est une icône. Le personnage interprété par Nero est froid, provocateur mais également attentionné. Il se bat pour une cause : la sienne. Nero fait d’ailleurs de Django une sorte de Clint Eastwood all’italiana. Impossible de ne pas se remémorer L’Homme Sans Nom dans la Trilogie Du Dollar. Le film oppose deux camps : les sudistes américains et les mexicains. Ces sudistes (ce n’est jamais mentionné mais les sacs rouges laissent suggérer le Ku Kux Klan) sèment la terreur et répandent la violence dans un petit village américain proche de la frontière mexicaine. Les Mexicains, eux, ne cherchent que la Révolution et la richesse. Mais l’arrivée de Django va perturber les plans des deux camps…

 

© Tous droits réservés
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Sergio Corbucci a des idées plein la tête. Son film débute avec un générique anthologique (qui sera quasiment « repris » par Tarantino dans son Django Unchained), suivi par une scène de torture où une jolie femme se fait violemment fouetter le dos. Et le côté boueux du décor ne fait que renforcer les choses : il n’y a aucun habitant dans ce village excepté ceux du bar/bordel. Les scènes sont d’une intensité forte. Le dialogue met toujours en avant l’action qui lui succède. Les scènes de massacre débordent de génie (que ce soit la scène où Django flingue les 40 hommes du Major Jackson ou bien celle où il laisse son plus gros joujou seul en action ou encore la scène finale, tout est impressionnant). Un film culte référencé par Robert Rodriguez et Quentin Tarantino dans pas mal de leurs films. Pour Rodriguez, l’évidence crève les yeux : sa Trilogie Desperado doit presque tout au film de Corbucci. Il y a énormément de similitudes entre les deux scénarios et les deux personnages. Machete comporte également une scène où l’hommage se ressent fortement. Quant à Tarantino, il a toujours dit que Django fait partie de ses films fétiches, et en effet, dès Reservoir Dogs (qui est quand même son premier film), il lui rend un vibrant hommage : la scène de l’oreille. Mais il est impossible de parler de Django sans évoquer sa légendaire bande originale composée par Luis Bacalov. Un pur plaisir à écouter ces magnifiques morceaux se mêler aux images. Tarantino reprendra d’ailleus « Django Theme » et « La Corsa (2nd Version) » pour son Django Unchained. Pour le reste, on ne va pas jouer au jeu des comparaisons entre Django et Django Unchained, on vous laissera le plaisir de le faire vous-même !
 
 

Django est l’essence même du film-référence car aujourd’hui, un bon nombre de films lui doivent beaucoup. Sans conteste LE chef d’œuvre de Sergio Corbucci, Django est un monument cinématographique culte.