Critique : Evil Dead

 

Un film de Fede Alvarez avec Jane Levy, Shiloh Fernandez, Lou Taylor Pucci. Sortie le 1er mai 2013.

 

 

Un classique de l’horreur revisité, ça n’a pas toujours été une bonne nouvelle. Au programme : du sang et des larmes !

 

NOTE 1,5/5

 

 

Hollywood est décidément en manque d’inspiration depuis quelques années avec au choix la ressortie de quelques classiques en mode 3D inutile ou bien la production de multiples remakes, principalement des films d’horreurs comme s’il fallait à tout prix renflouer les caisses des studios de L.A et ses environs. Il est vrai que les films d’horreur sont en général très rentables. Quand on ne crée pas une franchise avec 6,7 voire 8 suites ou plus (Vendredi 13, Saw, Halloween, Paranormal Activity), on préfère piocher dans les vieux classiques et les refaire avec les effets spéciaux et les méthodes d’aujourd’hui, le spectaculaire et l’action en plus. Le cinéma hollywoodien a pondu quelques bons remakes depuis 10 ans comme ceux de Massacre à la Tronçonneuse, l’Armée des Morts (remake de Zombie de Romero) et La Colline a des yeux. Et puis il y a eu aussi son lot de déceptions et de ratages comme La Malédiction, Vendredi 13 et La Dernière Maison sur la gauche.

 

© Metropolitan Filmexport
© Metropolitan Filmexport

 

Evil Dead plaira sans doute aux fans de la première heure et de l’œuvre originale mais aussi à ceux pour qui le cinéma d’horreur se réduit aux litres de sang et aux cris de femelles possédées. Quant aux autres, ils constateront avec ennui, désespoir et fatalisme que ce genre de film est surtout à prendre au second degré tant le scénario, qui tient en deux lignes, est prolifique en scènes les plus grotesques qu’il soit. Parmi elles, deux exemples frappants (ATTENTION SPOILERS) où deux personnages différents se coupent un bras au couteau électrique ou s’arrachent une main coincée sous une voiture. C’est évident, se couper un membre est aussi facile que se percer un bouton ! Et que dire de ces deux autres personnages qui après s’être pris une balle dans le bras, un morceau de verre dans le torse, des clous un peu partout et quelques coups de barre métallique sur la tête et ailleurs se relèvent ragaillardis prêts à exploser du démon ? (FIN SPOILERS) Mais le plus grotesque dans ce film c’est évidemment l’origine même du réveil des démons : un des personnages trouve au sous-sol de la cabane, où sont entreposés des dizaines de cadavres de chats, un livre dans lequel il est écrit que les incantations qui y figurent ne doivent pas être prononcées et devinez quoi ? Ils les prononcent à haute voix !  Fede Alvarez, réalisateur uruguayen inconnu et fan de Sam Raimi est donc tombé dans le piège hollywoodien de la réalisation manichéenne et sans originalité. Ce ne sont pas quelques références à L’Exorciste ou au cinéma d’horreur japonais qui relèveront le niveau de ce film à l’impression générale de déjà vu et qui, en plus, va faire l’objet d’une suite.

 

Amateurs d’hémoglobine, réjouissez-vous, Evil Dead comblera votre soif à coup de scènes grand-guignolesques et répétitives. Une boucherie ennuyeuse dont on aurait pu se passer.

 

 



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