Critique express : Prisoners

 

Un film de Denis Villeneuve. Avec Hugh Jackman, Jake Gylenhaal, Paul Dano. Sortie le 9 octobre 2013.

 

Le réalisateur d’Incendies explore les tréfonds de l’âme humaine au sein d’une Amérique désenchantée.

 

Note : 3,5/5

 

Jusqu’où peut aller un parent pour sauver son enfant ? C’est la question posée en substance par Prisoners dans lequel des parents font face, chacun à leur manière, à la disparition de leurs filles.  Pour son premier film américain, le réalisateur québécois Denis Villeneuve a décidé de son propre aveu de parler « d’une frange de l’Amérique qui ne fait plus confiance à ses institutions ». Loin de tout jugement moral (quoique…), le cinéaste traite de l’absence, du désarroi face à la lenteur de l’appareil système judiciaire. Des thèmes abordés avec pudeur et qui font de Prisoners un joli drame humain porté par de formidables acteurs. Excellent en père meurtri, Hugh Jackman incarne à la perfection les multiples facettes d’un homme faisant face à ses propres contradictions. Face à lui, Jake Gylenhaal ne dépareille pas dans la peau d’un inspecteur au sang froid. Des performances si emblématiques qu’elles en viennent à éclipser le reste du cast, Terrence Howard et Maria Bello en tête. Dommage que l’alibi policier ne tienne pas vraiment et s’appuie sur un nombre de scories fleurant bon le polar d’été. Et si on se rend bien compte que l’intrigue ne sert que de prétexte à Villeneuve, on aurait aimé que Prisoners s’appuie davantage sur ses personnages que sur leur inscription au sein de situations types. A force de consensus, Prisoners perd parfois de sa force mais parvient à faire mouche lorsqu’il se situe dans cette zone de gris dans laquelle nous pouvons tous nous retrouver un jour.

 

© SND
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Une œuvre puissante de par les thèmes qu’elle aborde mais qui aurait gagné à ne peut pas s’encombrer d’une partie thriller malheureusement déséquilibrante.