Critique : Hideaways

 

Un film d’Agnès Merlet. Avec Rachel Hurd Wood, Harry Treadway, Susan Lynch. Sortie le 23 novembre 2011.

 

Quand un enfant sauvage et une ado rebelle se tournent autour, le résultat peut faire de sacrées étincelles. La preuve !

 

Note : 3,5/5

 

Depuis le 16 novembre on commence enfin à voir la romance gonflante entre Bella et Edward terminer sa course. Et oui Twilight c’est (presque) fini ! Mais ne pleurez pas adeptes d’histoires d’amour teintées de fantastique car un autre couple défiant les lois de la nature s’apprête à envahir vos salles obscures. La différence avec Twilight ? Elles sont nombreuses ! Nouveau film de la trop rare Agnès Merlet (Dorothy), Hideaways raconte l’improbable rencontre entre un jeune homme frappé d’une terrible malédiction et une adolescente atteinte d’un mal incurable. Raconté comme ça , le film d’Agnès Merlet fleure mauvais la meringue sirupeuse et misérabiliste. Ah comme les apparences sont trompeuses. Dès son prologue, Hideaways fait fi des clichés et s’appuie sur une tonalité très particulière à cheval entre drame fantastique et douce poésie. Un peu comme si Jean Pierre Jeunet s’était tout d’un coup mis à écrire un épisode d’X-Files. Cette volonté évidente d’attendrir plutôt que de faire pleurer se ressent immédiatement dans le traitement donné aux personnages. Digne héritier de L’Enfant Sauvage de François Truffaut, James (Harry Treadway) se révèle désarmant de simplicité, optant sur la candeur plus que sur la séduction tandis que la très belle Rachel Hurd Wood irradie le métrage de sa beauté diaphane.

 

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Leur romance, très éloignée des canons habituels, prend le temps d’exister au travers de murmures et autres regards lourds de sens. Dès lors, l’épée de Damoclès suspendant au dessus d’eux ne prend que plus d’importance sans jamais phagocyter leur histoire. Car plus que les nœuds dramatiques, ce sont les personnages, tous plus touchants les uns que les autres (même dans leurs ambivalences) qui sont au cœur de cette étrange histoire d’amour. Parabole sur le pouvoir des sentiments, Hideaways est peut être l’un des plus beaux films réalisés récemment sur l’amour adolescent et tranche diamétralement avec la vague de ritournelles fantastico aseptisées. Un éveil aux sens qui touche par sa simplicité et un coté minéral (magnifié par une très belle scène d’amour) là où d’autres auraient surligné leur propos à grands renforts d’artifices superflus. Nanti d’une superbe photo aux tons automnaux, le film d’Agnès Merlet pourrait bien faire office de digne successeur à Edward aux mains d’argent auquel il emprunte beaucoup en gardant toutefois son identité propre. Et si l’on dénote ici et là quelques baisses de régime, on en ressort le cœur plein et la larme à l’œil. C’est mignon tout plein, inoffensif et diablement galvanisant.

 

Sans révolutionner le genre, Hideaways offre une alternative intéressante aux turpitudes sentimentales de nos amis les ados. Joli et poétique.