Critique : Hunger Games – L’embrasement

 

Un film de Francis Lawrence. Avec Jennifer Lawrence,  Josh Hutcherson, Woody Harrelson. Sortie le 27 novembre 2013.

 

Katniss reprend l’arc pour montrer de quel bois elle se chauffe dans cette suite très attendue. Le même film mais en mieux ?

 

Note : 3/5

 

Quand un Lawrence dirige une Lawrence, ça donne quoi ? Réponse avec Hunger Games : l’embrasement, adaptation du second opus de la célèbre saga littéraire et première incursion de Francis Lawrence dans l’univers de la romancière Suzanne Collins. Le réalisateur de Je suis une légende et De l’eau pour les éléphants succède donc à Gary Ross pour raconter les aventures de Katniss (Jennifer Lawrence) grande gagnante des Hunger Games bien décidée à briser le système tyrannique qui régit les douze districts.  Hunger Games : l’embrasement reprend donc là où son prédécesseur s’était arrêté et entend bien  jouer la carte de l’innovation en changeant quelque peu les règles… mais pas beaucoup hein ! Si ce n’est au travers d’une mise en scène un poil plus punchy, force est de reconnaître que ce deuxième volet a les mêmes qualités et défauts que le premier. Difficile de changer une formule qui gagne surtout quand celle-ci a déjà amassé près de 700 millions de dollars au box office mondial !  On retrouve donc avec plaisir ce qui faisait tout l’intérêt d’Hunger Games : un propos toujours aussi fort, des acteurs aussi investis que possible et une violence sourde dont on ne peut qu’imaginer l’impact.

 

© Metropolitan Filmexport
© Metropolitan Filmexport

 

Sauf que tout ses ingrédients ayant déjà été parfaitement dilués précédemment, on aurait bien voulu que cette suite enclenche la seconde au lieu de s’acharner à creuser un peu plus les mêmes thématiques. Ce qui nous ramène donc aux défauts intrinsèques de la saga (au niveau cinématographique s’entend) à savoir son manque de souffle lyrique et d’audace narrative. S’il est parsemé de moments forts, Hunger Games : L’embrasement en minimise souvent la portée pour mieux filer droit sur un parcours spécialement (uniquement ?) balisé pour les fans du livre. D’où peut-être une certaine lassitude chez ceux pour qui les enjeux n’auront pas été préalablement définis par le support littéraire. Comme dans le premier volet, cette suite prend son temps (quitte à faire du surplace), suit Katniss dans les moindres recoins et insiste bien sur la cruauté du Capitole. Là où il détonne toutefois c’est dans son discours qui, s’il reste inchangé et toujours aussi impactant, se pare d’une dimension politique inattendue. A ce titre saluons l’arrivée de Philippe Seymour en juge suprême ambivalent.  Idem cotés concurrents avec Johanna Mason (Jenna Malone) et Finnick (Sam Clafin) monstres de charisme dont on espère que le potentiel guerrier sera davantage exploité par la suite. Le reste de l’intrigue sert principalement de préambule à un prochain volet (divisé en deux parties) qu’on nous annonce épique et qui pourrait apporter un peu plus de cohérence à ce survival atypique. Vivement car si cette suite peut se décevoir par sa propension à retenir ses coups elle n’en demeure pas moins pleines de promesses.

 

Dans la droite lignée de son prédécesseur, Hunger Games : L’embrasement est un divertissement intelligent qui aurait gagné à s’aventurer sur des sentiers moins balisés.