Critique : Into the Woods, Promenons nous dans les bois

 

Un film de Rob Marshall. Avec Meryl Streep, James Corden, Emily Blunt. En salles depuis le 28 janvier 2015.

 

Le réalisateur de Pirates des Caraïbes, la Fontaine de Jouvence retrouve les studios Disney pour l’adaptation d’un spectacle de Broadway dans lequel se croisent plusieurs personnages de contes. Cette promenade dans les bois est-elle enchanteresse ? Réponse ci-dessous…

 

Note : 2,5/5

 

L’univers du conte a depuis toujours inspiré les studios Disney. Les nombreuses et célèbres adaptations (Blanche-Neige et les 7 nains, Cendrillon, La Belle au bois dormant) le prouvent. Le très sympathique Il était une fois avait déjà commencé à les mélanger, empruntant des références à Blanche-Neige, Cendrillon et La Belle au bois dormant. Il n’est donc pas étonnant que Disney produise l’adaptation de la comédie musicale de Broadway Into The Woods de Stephen Sondheim et James Lapine qui fait se croiser le Jack de « Jack et le haricot magique », le Petit Chaperon Rouge, Raiponce et Cendrillon. Quant à Rob Marshall, chorégraphe à l’origine, il a déjà montré son savoir-faire au cinéma avec Chicago, qui remporta cinq Oscars dont celui du meilleur film, et avec Nine qui vaut seulement pour ses chorégraphies… La formule « univers du conte/Rob Marshall/Disney/comédie musicale » est-elle gagnante ? La réponse est mitigée. Stephen Sondheim, le compositeur du spectacle de Broadway, est célèbre en particulier pour West Side Story, pour lequel il a écrit les paroles des chansons, et pour la comédie musicale Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street que Tim Burton a adapté en film. Malheureusement, comme dans Sweeney Todd, les chansons, que ce soit les paroles ou les musiques, sont rarement marquantes. Il est difficile de ne pas s’ennuyer devant les mélodies qui sont pour beaucoup sans odeur ni sans saveur. Cependant, il faut reconnaître que certains numéros musicaux sont franchement réussis, en particulier quand les personnages chantent en chœur. D’autres ne manquent pas d’humour, mention spéciale à la scène hilarante dans laquelle le prince de Raiponce et celui de Cendrillon chantent en duo « Agony »…

 

© Warner Bros Pictures
© Walt Disney Pictures

 

La direction artistique de Rob Marshall est aussi de qualité. Into The Woods, Promenons-nous dans les bois a beaucoup plus de chances de plaire aux réfractaires de comédies musicales, beaucoup de parties sont parlées. Peu d’acteurs sortent du lot. Est-ce à cause du nombre important de personnages ou à la platitude des chansons qu’ils interprètent pourtant correctement ? James Corden, qui jouait le meilleur pote de Keira Knightley dans New York Melody, est l’un de ceux qui s’en sortent le mieux avec Meryl Streep et Chris Pine. Quant à Johnny Depp, sa chanson très jazzy est l’une des plus sympas du film, mais il n’apparaît que cinq minutes. L’histoire comporte des points positifs. Le mélange des personnages de contes est amusant et justifié, ils ont tous un rapport avec le boulanger et sa femme qui sont les personnages centraux, malgré une impression de fouillis qu’il n’y a pas dans la série Once Upon A Time. La ré-interprétation des contes est plaisante : Cendrillon fuit le prince pour une autre raison que la fin de l’enchantement à minuit et les princes ne sont charmants qu’en apparence. En revanche, le scénario semble s’arrêter à la fin de la première heure. L’histoire commencée au début du film se termine pour laisser la place à une nouvelle histoire qui, bien qu’elle soit la suite logique de la première, paraît tellement inexistante que l’on peut s’ennuyer ferme. Et ce, même si cette deuxième partie a un sens métaphorique sur la signification et l’utilité des contes. Il ne semble plus y avoir d’intrigue ni d’enjeu… Le spectateur s’est perdu «into the woods » et a envie d’en ressortir. Dommage, car il était quand-même assez agréable de s’y promener…

 

Malgré une majorité de chansons quelconques et une deuxième partie un peu ronflante, cette promenade dans les bois reste plaisante grâce au mélange des contes et à certaines chorégraphies amusantes.