Critique : Iron Man 3

 

Un film de Shane Black. Avec Robert Downey Jr, Gwyneth Paltrow, Guy Pearce. Sortie le 24 avril 2013.

 

Robert Downey Jr reprend son armure de chevalier des temps modernes pour une nouvelle aventure plus punchy. Retour en grâce ?

 

Note : 3/5

 

Trois ans après le soporifique Iron Man 2 et une petite année à peine après avoir bouté les aliens hors de Terre en compagnie de ses potes Avengers, Tony Stark revient jouer les cadors bioniques. Réalisateur des deux premiers opus, Jon Favreau laisse cette fois la place à Shane Black, idole des 80’s adulée pour avoir signé les scénarios de films aussi cultes que la série des Arme Fatale ou encore Last Action Hero. Pour son second long métrage, le cinéaste retrouve donc Robert Downey Jr qu’il avait déjà dirigé dans l’excellent Kiss kiss bang bang en 2005. De quoi se rassurer donc puisque le monsieur a aussi co signé le scénario. Et s’il y a bien une chose à retenir de ce troisième segment c’est son script. Exit les blagues à base de pipi dans l’armure et autres dérives scabreuses, Iron Man 3 se fend non seulement d’un vrai méchant mais aussi et surtout d’une intrigue solide assez éloignée de celles plutôt primaires de ses ainés. Si la personnalité de Tony Stark est toujours aussi envahissante, elle se voit diluée au sein d’une aventure plus complexe qu’elle en a l’air et fait surtout corps avec le style d’un Shane Black bien décidé à se réapproprier la licence. Une ambition à double tranchant qui peut se révéler aussi salutaire qu’embarrassante par moments.  Coté pile : comme évoqué plus haut, un scénario dense aux thématiques fascinantes et actuelles, marque d’une certaine maturité ou en tout cas prise avec le réel que l’on  a plutôt vue se dessiner en marge du Marveluniverse dans des productions comme The Amazing Spider-man. Plus fouillé qu’à l’accoutumé, le scénario explore plus en amont les névroses de Stark et la place d’Iron Man en tant que symbole au sein d’une société entièrement construite sur l’image. Qu’est ce qui fait un héros ? un méchant ? Telles sont les questions posées par Black qui ne peut s’empêcher de livrer par le biais de la métaphore une critique acerbe du star system.

 

© Marvel/ Walt Disney Pictures
© Marvel/ Walt Disney Pictures

 

Certes la mise en abime est beaucoup moins puissante et finaude que dans Last Action Hero mais elle a au moins le mérite d’exister au sein d’un univers se reposant bien trop sur l’aura intemporel de ses héros. Coté face cependant on regrettera une simili beauferie heureusement moins assumée et présente que sur Iron Man 2. Apparemment effrayé par le sérieux papal de son script, le cinéaste semble s’être senti obligé de jouer de manière quasi diffuse la carte du second degré au détriment de l’impact émotionnel de certaines scènes. Plus intéressé par Tony Stark que par son avatar de fer, Black désamorce constamment chaque pose héroïque de ce dernier par l’entremise d’un humour qu’on pourrait qualifier d’anachronique. Rigolo oui mais à force on en vient à se lasser. En d’autres termes : le parasitage made in Shane Black est tout autant la plus grande force d’Iron Man 3 que sa pire faiblesse. Il en résulte un blockbuster aussi plaisant que brouillon s’égarant par moments dans des apartés inutiles mais traversé de réels fulgurances comme ce final spectaculaire aux airs de buddy movies bionique. Oubliez toutefois la 3D qui, une fois n’est pas coutume, brille par son inutilité et ne remplit absolument jamais son rôle de gimmick. Alors oui Iron Man 3 est un film maladroit, parfois phagocyté par un humour daté mais qui a au moins le mérite de proposer un scénario digne de ce nom aux réels enjeux dramatiques. A l’image de Kiss Kiss Bang Bang, il reprend à son compte tout un pan du divertissement hollywoodien de manière certes moins équilibrée mais tout aussi jouissive. Mieux canalisée, la méthode Black pourrait faire des merveilles si elle venait une nouvelle fois à s’imposer dans l’univers d’Iron Man.

 

Maladroit, Iron Man 3 marque toutefois la volonté d’amener la licence vers des cimes plus sombres et moins superficielles.

 

 



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