Critique : Jason Bourne – l’héritage

 

Un film de Tony Gilroy avec Jeremy Renner, Rachel Weisz, Edward Norton. Sortie depuis le 19 septembre 2012.

 

Jason Bourne revisité certes, mais on conserve les bases. Au programme (détonant) : action, affinités, gentils et méchants. En bref de la détente, sans délaisser un soupçon de réflexion, sur le modèle d’un autre JB, plus connu sous le matricule 007.

 

Note : 4/5

 

Encore un « Jason Bourne » ? Eh oui, d’autant que lorsque l’on est censé visionner un film qui associe un ours en peluche et Matt Damon – vous me direz, les deux longs métrages avaient au moins le comédien en commun – ça commence mal. En d’autres termes, je n’assistais pas à la projection initialement prévue. Sans y avoir été préparée, je me retrouve donc au cœur des pics vertigineux des Rocheuses, en compagnie d’un super héros qui succède à notre ami Matt, déjà poursuivi dans La Mémoire, La Vengeance et La Mort dans la Peau. Passé le cap de l’étonnement – puisque cette introduction ne correspondait pas tout à fait au film de Bisounours que je projetais de voir – je décide de rester et me laisse, là aussi contre toute attente, absorber par l’histoire. Oublié Jason Bourne (qui ne réalise qu’une brève apparition sur support photographique), place au très en forme Aaron Cross, lequel fait en réalité partie du même programme médical ultra secret qui consiste à expérimenter sur des agents des gélules amplificatrices de facultés physiques et mentales. L’opération subissant quelques imprévus, il s’agit alors pour ceux qui l’orchestrent d’éliminer un à un chacun des participants, y compris la naïve doctoresse à l’origine du projet.

 

Jeremy Renner et Edward Norton dans Jason Bourne : l'héritage de Tony gilroy
© Universal Pictures

 

Malgré le switch des acteurs, le fameux « héritage » prescrit est au rendez-vous. On renoue avec la caméra à l’épaule (quoique moins agitée) qui avait participé du succès des trois premiers volets de la saga et avec des combats musclés, ces éléments contribuant à l’imprégnation du spectateur, immergé dans l’illusion de la durée réelle. Cependant, si le temps est factice, le défi du tournage en décors naturels, des glaciers du Nord de l’Amérique au laboratoire des îles Philippines, a le mérite d’être salué.  Au final, la franchise n’a pas pris une ride et a su trouver le juste milieu entre renouvellement et tradition… parfois très ancrée. On note en effet qu’une vague ressemblance entre le jeune Jeremy Renner et celui qui incarne désormais au cinéma l’agent le plus célèbre du paysage anglo-saxon (pour faire court, Daniel Craig), n’est certainement pas fortuite.

 

Pour les plus réticents, Jason Bourne : L’Héritage s’avère une bonne surprise. Chapeau bas pour un 4e volet, en général très attendu mais décevant. Ici, on passe simplement un bon moment et on n’en demandait pas tant.