Un film d’Adrian Grunberg avec Mel Gibson, Peter Stormare, Dean Norris, Bob Bunton. Sortie en DVD, Blu-Ray et VOD depuis le 16 octobre 2012 chez Aventi.
L’ancien assistant réalisateur n’est pas parvenu à la cheville des plus grands. Sans se revendiquer trop « critique », ce premier essai d’Adrian Grunberg reste agrémenté de quelques bonnes idées et d’une tête d’affiche remarquée.
Note : 3/5
Kill The Gringo est le premier film d’un cinéaste chevronné. Si la formule peut paraître contradictoire, elle se révèle étonnamment appropriée. Adrian Grunberg en a fini d’épauler ceux qui ont bâti la réputation du cinéma d’action hollywoodien – Ridley Scott, Oliver Stone ou Sam Mendes – pour ne citer que ces mastodontes. Avec une tête d’affiche aussi glamour que Mel Gibson et un parcours sans fausse note, le pari était presque gagné. Dans ce long métrage à l’atmosphère décalée, le réalisateur rend à la fois hommage à ses mentors et au genre qui a bercé sa cinéphilie. L’affiche du film, quoiqu’un peu désuète, évoque avec nostalgie les années 80, qui faisaient la part belle aux héros ordinaires, dotés d’une incroyable capacité à surmonter toute situation et, happy end oblige, à sauver l’humanité entière. Flash back imminent de L’Arme Fatale, entre autres. Incarné par un Mel Gibson aux vertus tragi-comiques – qui en profite pour redorer un tantinet son blason après des rumeurs de violences conjugales – notre braqueur plein aux as subit une arrestation musclée sur le territoire mexicain et se voit intégrer l’une des prisons villages si répandues dans le pays.

Le « gringo » doit alors s’adapter face à un arsenal carcéral corrompu jusqu’à la moelle, rétablir la justice en venant en aide à une mère et son fils au « statut particulier » et récupérer par tous les moyens son blé. En dépeignant une réalité romancée et en implantant le récit dans un univers délicat, le jeune Grunberg se démarque de ses référents mais signe, à notre grand dam, un long métrage inégal, dont la mise en images se révèle parfois maladroite, notamment lorsqu’il délaisse les scènes d’action pour les séquences intimistes. A lui de franchir le cap du genre de prédilection pour se concentrer sur des projets différents et confirmer son statut de réalisateur à part entière, détaché de l’ombre de ses nouveaux concurrents.
Dans la veine de L’Arme Fatale sans toutefois l’égaler, Kill The Gringo restitue à Mel Gibson ses lettres de noblesse mais s’adresse aux aficionados. Mention peut mieux faire.