Critique : La vraie vie des profs

 

Un film de Emmanuel Klotz et Albert Pereira-Lazaro. Avec Emir Seghir,Lucien Jean-Baptiste, Audrey Fleurot. Sortie le 20 février 2013.
 

Un film déconseillé aux plus de 16 ans, sous peine d’avoir le seum…

 

Note : 2/5

 

Albert et JM, deux compères de 12 ans sur la sellette dans leur établissement, se voient contraint de participer à l’élaboration du journal du collège. Se retrouvant face au trio d’intellos de la rédaction, l’expérience s’annonçait barbante au possible. Mais c’était sans compter sur l’imagination qu’allait former la nouvelle petite troupe hétéroclite en quête d’aventures. Un dirlo psychorigide, une CPE moralisatrice ou une jolie prof de français mystérieuse… Qui n’a jamais rêvé de connaitre  » la vraie vie des profs » ? Sujet d’enquête tout trouvé pour nos reporters en herbe… et attention ça va faire mal! L’écrivain et cinéaste Alexandre Jardin, passionné par les questions d’éducation, s’est justement associé au duo de  » Lascars  » , Emmanuel Klotz / Albert Pereira-Lazaro, pour nous brosser le portrait d’une jeunesse solaire, riche et énergique dans laquelle les jeunes adolescents pourront peut être s’identifier. Les réalisateurs jouent sur les codes d’un microcosme bien ancré dans son temps, avec ses habitudes, son propre langage et ses sentiments, quant à eux intemporels, autour de l’amour et de l’amitié.

 

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© Universal Pictures

 
La bande d’Albert pourrait rappeler aux plus anciens celle du Club des cinq, s’inventant les aventures les plus farfelues. Tout en explorant la citée phocéenne, en quête d’indices pour leurs investigations, ces paparazzi de cinquième abandonnent plumes et papiers pour des outils qu’ils pensent maitriser mieux que leurs aïeux, le clavier et internet.   La moralité de l’histoire a sens pour qui, entre six, douze ans, ou plus finalement, s’abandonne aux publications inconséquentes sur le net. On pense quasiment à la bande d’Albert avec nostalgie en se disant qu’elle est peut être de cette dernière génération qui pourra s’adonner à une telle enquête de terrain, allant jusqu’à fouiller dans les poubelles de leurs professeurs, quand demain, d’un clic sur un moteur de recherche, tout serra livré et répertorié dans la pagaille impudique assumée. Au delà de l’idée originale, le scénario qui se joue d’immenses clichés reste plat et sans grandes surprises. Les situations comiques relèvent du sympatoche, sans plus ni moins, allant plus vers le moins que vers le plus, car bien trop prévisibles. Les personnages du monde enseignant semblent tous souffrir d’une pathologie collective frisant l’hystérie et n’échappent pas non plus aux contours de la caricature. Le film a pour mérite son enthousiasme. Il s’adresse au jeune public, mais ne séduit pas en marge.

 

Emmanuel Klotz et Albert Pereira-Lazaro nous proposent une chasse aux trésors pimentée, mais indigeste.