Critique : Le Dilemme

 

Un film de Ron Howard. Avec Vince Vaughn, Kevin James, Jennifer Connely. Sortie le 11 mai 2011.

 

Ron Howard filme les turpitudes d’un Vince Vaughn en pleine crise de conscience. To cafter or not to cafter ?

 

Note : 2/5

 

Que faire si l’on apprend que son meilleur pote est cocu ?  Lui en parler sur le champ ou ronger son frein en attendant qu’il le découvre ? Tel est le dilemme cornélien auquel est confronté Ronny (Vince Vaughn), grande gueule qui a le malheur de surprendre la femme de son associé et ami Nick (Kevin James), faire plein de bisous à un mec tatoué. Un pitch vaudevillesque situé à des années lumières du cinéma de Ron Howard, cinéaste académique s’il en est, mais toujours classieux. Ce serait vite oublier que le réalisateur nous a offert quelques perles du genre comme Portrait craché d’une famille modèle ou encore le déjanté En direct sur Ed Tv. Mais alors que dans ces derniers, les joyeux drilles réunis autour de Steve Martin ou Matthew McConaughey étaient clairement au service du grand Ron, force est de constater que le rapport aurait tendance ici à s’inverser. Ecrit sur mesure pour Vince Vaughn, Le Dilemme permet à l’acteur de faire son show avec toute la démesure qu’on lui connait. Une expérience de prime abord pas si désagréable que ça, l’acteur n’ayant pas son pareil pour lancer de la vanne avec le débit d’une mitraillette lancée à toute berzingue !

 

© Universal Pictures International France

 

Malheureusement, le stand up de Vaughn prend tellement de place qu’il éclipse non seulement les acteurs (dont un Kevin James juste et touchant) mais phagocyte aussi une intrigue qui finit par tourner en rond. Pris dans ce marasme, Ron Howard se contente ici de filmer les tribulations de sa star sans jamais vraiment se sentir concerné. Un syndrome déjà présent dans Thérapies de couples, autre pensum marital dans lequel Vaughn se faisait plaisir (le film se déroulait sur une ile paradisiaque) au détriment d’un public laissé sur le banc de touche. Restent toutefois à sauver quelques  gags bien trouvés où l’acteur trahit une certaine prédisposition pour le masochisme, et un Chaning Tatum savoureux en amant neuneu. A l’origine de quelques unes des meilleures scènes du film, il confère un décalage bienvenu à un ensemble bien trop statique dans son exploration du couple. Sur un fond presque similaire, mieux vaut revoir Bon A Tirer autrement plus juste et rigolo. Au final on ne retiendra du Dilemme que son coté « bromance » façon claquage de couilles entre deux potes aussi différents que complémentaires. Sympathique mais bien trop superficiel.

 

Bien trop sage, le nouveau « Vince Vaughn show » est à réserver en priorité aux fans de l’acteur. Les autres s’ennuieront poliment sans toutefois crier au scandale.