Critique : Madagascar 3, Bons Baisers d’Europe

 

Un film de Tom McGrath, Eric Darnell et Conrad Vernon. Avec les voix de Ben Stiller, Chris Rock David Schwimmer. Sortie le 6 juin 2012.

 

Les trublions de la savane rempilent pour un troisième chapitre mouvementé. Les tribulations reprennent de plus belle !

 

Note 4/5

 

Alors qu’on l’avait laissé au beau milieu de la savane africaine dans le volet précédent, le quatuor infernal évadé du zoo de Central Park frappe un grand coup dans ce nouvel essai, dont Eric Darnell et Tom McGrath ont repris les rênes, rejoints par Conrad Vernon. On retrouve ainsi nos quatre trublions Alex, Marty, Melman et Gloria là où on les avait quittés, sur leurs terres d’origine, troquées dès les premières minutes pour le luxueux Monte-Carlo où les Pingouins ont élu domicile. Une fois la joyeuse bande d’aliénés sur pattes de nouveau réunie, la voilà engagée dans un périple truculent pour rejoindre leur zoo newyorkais. Et comme tout long-métrage d’animation pour enfants, Madagascar 3 ne déroge pas à la règle qui veut que nos héros se frottent à un antagoniste aussi débridé qu’excentrique, sous les traits ici de l’infâme agent de la répression animale Chantal Dubois, lancée à leurs trousses et bien décidée à ajouter la tête d’Alex à sa collection d’animaux empaillés.  Ils embarquent ainsi à bord d’un train transportant la troupe du cirque Zaragoza emmenée par le tigre Vitaly et ses deux acolytes Stefano l’otarie et le jaguar Gia, dont la tournée doit justement s’achever… à New York. Se faisant passer pour des stars du chapiteau outre-Atlantique, Alex et toute sa clique vont s’embourber dans un joyeux bordel sur le Vieux Continent, entamé à Rome par une bien piètre représentation dans l’arène du Colisée. Sitôt la dolce vita démystifiée, les voilà repartis sur les rails en direction de Londres où se jouera un numéro décisif pour décrocher leur billet pour le pays de l’oncle Sam. Encore faut-il galvaniser la troupe, qui porte les stigmates d’un incident survenu en pleine représentation, rendant dès lors le show complètement désuet.

 

© Paramount Pictures France

 

À raison de deux films par an, Dreamworks s’est fait une spécialité des films d’animation décalés et assaisonnés de gags potaches destinés au jeune public, comme en témoigne la longue liste de productions (la firme affiche une trentaine de longs-métrages d’animation au compteur). Et on reconnaît bien là la patte du tandem de cinéastes Eric Darnell et Tom McGrath, qui a déjà officié aux commandes des deux premiers volets et semble avoir redoublé d’efforts pour pondre une telle pépite, multipliant les situations burlesques et les vannes cinglantes. Présenté hors compétition sur la Croisette, ce troisième volet rassemble tous les ingrédients pour exalter les adeptes de l’humour décalé, devenu la marque de fabrique du studio, repoussant les limites du politiquement correct avec une mention spéciale pour la séquence où un éléphant dérape au cours d’un numéro, se retrouvant avec un enfant coincé dans l’arrière-train, ou encore celle où King Julian s’amourache d’une ourse dopée à la bécane. Sans sombrer dans la lourdeur de l’humour potache, Madagascar 3 se révèle être un excellent condensé de sketchs mêlant drôlerie et émotion avec habileté, ce à quoi le casting vocal cinq étoiles n’est sûrement pas étranger. Ben Stiller, Chris Rock et David Schwimmer, en tête de liste, ont de nouveau signé pour prêter leurs voix aux protagonistes, sans oublier l’impeccable Frances McDormand, qui s’avère être impitoyable en inspecteur hystéro-détraquée Chantal Dubois, et la très prolifique Jessica Chastain, venue donner de la voix dans le rôle de Gia. Fort du succès des deux chapitres précédents – le premier avait amassé quelque 533 millions de billets verts, devancé par le second dont les recettes avoisinent les 604 millions de dollars –, ce troisième volet peut indéniablement prétendre à un aussi bon résultat.

 

Les studios Dreamworks sortent la grosse artillerie avec le troisième volet des aventures d’Alex le lion, Marty le zèbre, Melman la girafe et Gloria l’hippopotame. Une succession de gags abracadabrants de bout en bout.