Critique : Max

 

Un film de Stéphanie Murat avec Joey Starr, Mathilde Seigner, Shana Castera. Sortie le 23 janvier 2013.

 

Joey Starr et Mathilde Seigner réunis derrière la caméra de Stéphanie Murat ? Ca donne Max, un film dans l’esprit de Noël, qui nous démontre que les couples les plus improbables peuvent se former.

 

Note : 3/5

 

Max est une fable tendre qui n’épargne pas ses personnages. Ce long métrage éponyme s’attache à une fillette débordante d’énergie et de malice, orpheline du côté de sa « maman qui est morte au ciel » et délaissée par son papa, un petit malfrat quelque peu dépassé par les événements. Jusqu’au jour où Max, qui pratique l’école buissonnière avec un certain savoir-faire, rencontre LA femme dont son père a besoin, puisque la profession de cette dernière consiste à « s’occuper des bonshommes ». Sur un registre bon enfant, initié dès le générique dans lequel défile en animé la petite fille, tel le fil directeur qui va lier les adultes, ce film se veut rassurant. En affirmant que la vie peut accorder une seconde chance à tout un chacun, y compris ceux qui vivent de bric et de broc, de débrouilles et de magouilles, Max tombe à pic pour déjouer la crise. Mathilde Seigner se métamorphose en cadeau de Noël de premier choix tandis que Joey Starr lui ouvre les portes, au sens propre comme au figuré, de son grand cœur.

 

Joey Starr et Mathilde Seigner dans Max dans Stéphanie Murat
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En effet, la réalisatrice Stéphanie Murat magnifie ses acteurs, les rend lumineux, à l’intérieur et à l’extérieur, comme en témoigne la scène d’illuminations finale. Sans se positionner à contre emploi de ses rôles de provinciale brute de décoffrage, Mathilde Seigner rayonne. La comédienne affiche dans le plus simple appareil une sensualité et une féminité qui défient sa carrière. A plus de quarante ans, elle apparaît à l’apogée de sa beauté. Joey Starr se déleste quand à lui de ses apparats de rappeur provocateur pour endosser une paternité meurtrie, parfois ridiculement attendrissante, dévouée tout entière à sa fille. Alors oui, on approuve le coup de gueule déplacé de sa partenaire lors des derniers César, laquelle contestait que le précieux sésame ne lui ait pas été décerné. Contre toute attente et après un démarrage délicat, le duo s’accorde à merveille. Pourtant, l’un et l’autre dénoncent une réalité plus contrastée. Sur fond de banlieue désaffectée, également représentée par le personnage de Nick, cet énergumène vieillissant prêt à intervenir dans n’importe quelle arnaque pour survivre qu’interprète l’inconditionnel Jean-Pierre Marielle, Max fait rire, sourire et remonte le moral. Stéphanie Murat aurait peut-être gagné à accentuer ce problème pour acquérir davantage de profondeur, mais l’enjeu n’était visiblement pas là…

 

Max est un beau petit conte des temps modernes malgré une réalisation un peu plan-plan et un happy end couru d’avance.