Critique : Non-Stop

 

Un film de Jaume-Collet-Serra. Avec Liam Neeson, Julianne Moore, Scott McNairy. Sortie le 26 février 2014.

 

Quand Liam Neeson garde un avion, il ne fait pas bon être un pirate de l’air. Merci d’attacher vos ceintures !

 

Note : 3/5

 

Depuis Taken en 2008, Liam Neeson est devenu LE spécialiste du cassage de bras. Mâchoire serrée et punchlines bien senties, en cinq petites années, il a su briser avec pertes et fracas son image d’acteur purement dramatique. Merci monsieur Besson. Digne successeur du Steven Seagal des grands jours, il récidive avec le bien nommé Non-stop. L’occasion pour le comédien de retrouver le cinéaste Jaume Collet-Serra qui l’avait déjà dirigé dans Sans identité. Toujours aussi peu affable, Neeson incarne ici un agent fédéral embarqué dans un avion en direction de Londres et confronté à un terroriste anonyme menaçant de tuer un passager toutes les vingt minutes.  Voilà pour le pitch de ce thriller aérien dont le concept de huis clos dans un avion n’est pas sans rappeler le pas terrible Flight Plan. Une référence dont le film s’affranchit heureusement bien assez vite grâce à une mise en scène assez ludique visant à palier les carences d’un scénario bien faiblard.. Entre fausses pistes, invraisemblances à faire pâlir de jalousie n’importe quelle production Besson et psychologie des personnages réduits au strict minimum, force est de reconnaître que le scénario n’est pas le point fort du film. Collet-Serra a beau essayer de nous impliquer un minimum, le suspense autour de l’identité du méchant terroriste s’essouffle bien assez vite.

 

© Studio Canal
© Studio Canal

 

Mais va-t-on vraiment voir un film comme Non –Stop pour les qualités de son scénario ? Soyons honnête : non. Au mieux, on espère se prendre avec délice au jeu du whodunit, au pire on se retrouve devant un nanar n’assumant jamais son gimmick. Ni exceptionnel, ni mauvais, le film de Jaume Collet-Serra se trouve à la lisière entre ces extrêmes, une sorte d’étrange entre deux qui inspire une sympathie infinie tant il assume son statut de divertissement bas de plafond. Car il faut bien admettre que l’intérêt de Non-Stop réside en grande partie dans la présence de Liam Neeson ou plutôt Liam Neeson en train de pêter des tronches. Faut dire que depuis le temps on s’est habitué à voir le plus hargneux des irlandais à l’œuvre. C’est ce que nous promettait la bande annonce et c’est ce que nous donne le film. Sur ce plan pas de lézard : Non-Stop est un « Liam Neeson show » nous montrant le comédien dans tous ses états qu’il broie du noir, médite pendant sa pause clope ou joue les gunfighters en apesanteur. A l’image de ce dernier morceau de bravoure totalement portnawak, le film semble totalement décomplexé et opte pour l’immersion totale. Conscient des limites de son scénario, le réalisateur s’en sert clairement comme prétexte pour s’amuser avec sa caméra quitte à ce que le jeu fasse parfois office de cache misère. Qu’importe au final tant il parvient à faire le boulot et nous offrir une petite série B à l’ancienne aussi invraisemblable que plaisante à suivre.

 

Loin de révolutionner le genre, Non-Stop souffre de nombreux scories mais se laisse suivre avec un plaisir non dissimulé.

 

 



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