Un film de D.J. Caruso. Avec Alex Pettyfer, Dianna Agron, Timothy Olyphant. Sortie le 6 avril 2011.
Après Paranoiak et L’œil du mal, D.J. Crauso s’attaque au film de S.F. pour ados sous le haut patronat de Michael Bay . Le début de la fin ?
Note : 2,5/5
John (Alex Pettyfer) est beau, blond, intelligent (enfin on croit) et arbore des abdos à faire pâlir de jalousie Bradley Cooper. Non, John n’est pas la nouvelle mascotte de la Gay Pride, mais un extra-terrestre refugié sur Terre pour échapper aux méchants aliens ayant détruit sa planète quand il était encore tout bébé. Mais ce n’est pas tout, car non content de devoir être toujours en cavale, John doit composer avec l’apparition de nouveaux pouvoirs tels que des flashs de lumière jaillissant de ses mains (ce qui est bien pratique pour chercher ses clefs dans le noir avouons le !) et ses premiers émois amoureux pour une jeune blonde (décidément) arborant un sourire Denivit du plus bel effet. Dur, dur d’être un ado d’une autre planète ! Raconté comme ça, Numéro 4 a de furieux airs de Smallville, et pour cause puisque les scénaristes ne sont autres que Miles Millar et Alfred Gough, producteurs de la célèbre série contant la jeunesse de Superman. Autant dire que les jeunes filles en fleur fondant depuis dix saisons devant le regard vert émeraude de Tom Welling (Clark Kent dans Smallville) seront en territoire connu, les autres eux risquent d’être quelque peu prit de court à moins d’avoir dévoré le livre original de Pittacus Core alias Jobie Hughes et James Frey. Ne vous attendez donc pas à une chasse à l’alien tendue comme un World Invasion : Battle L.A., la S.F. servant ici de prétexte à décortiquer le spleen ado par le prisme de la métaphore ufologique. Chouette alors !

Et il faut bien dire qu’en la matière Numéro 4 est loin de mégoter entre l’utilisation de balades rock abrutissantes et la fine analyse sociologique du lycée local se divisant entre stars du football couillons et geeks esseulés. Enigmatique à souhait, Alex Pettyfer se révèle plutôt convaincant en ado travaillé par sa puberté intersidérale, tandis que Dianna « Glee »Agron joue toujours aussi bien les ex stars du lycée repentie mais quand même un peu blonde dans tête. Le reste des personnages est à l’avenant entre le protecteur sans peur et sans reproches (Timothy Olyphant digne comme toujours), le copain geek spécialiste en OVNI, et les méchants aux têtes tellement cramées qu’on se demande comment ils pourraient passer inaperçu même à Pigalle. Sans oublier bien sur le sidekick mi canin mi plein d’autres choses histoire de satisfaire les amis des bêtes. Vous l’aurez compris: la nouvelle licence en puissance de Disney n’est pas destinée à toi fan de Star Wars mais au jeune mécréant que tu as conçu lors d’une énième rediffusion de L’Empire Contre Attaque un soir d’été 1995 alors que tu étais complétement bourré ! Etonnamment, il ne s’agit pas du pire défaut du film qui s’attache surtout à surfer sur des tendances promptes à satisfaire aussi bien les boys (la S.F. c’est trop cool) que les filles en manque de romance inter espèces depuis Twilight. Non, ce qui choque surtout dans Numéro 4 c’est sa construction catastrophique où scènes coupées et reshoots se font douloureusement ressentir. Visiblement mutilé au montage, le film suit un chemin très balisé à base de raccourcis scénaristiques empruntées après de longues et parfois inutiles séquences d’exposition.

Il faudra en effet attendre le dernier tiers pour que Numéro 4 atteigne sa vitesse de croisière multipliant les morceaux de bravoure entre deux phrases fleurant bon la nanarde power (« J’ai besoin de ta lumière pour recharger mes batteries ! ») quand cette dernière n’est pas cristallisée dans le temps via des poses de badass très 80’s. On en vient dès lors à regretter que le sujet n’ait pas été traité de manière moins solennelle tant le 1er degré lui sied mal. En effet, difficile de garder son sérieux devant un combat de toutous de l’espace ou un Timothy Olyphant expliquant de manière très stoique que contrairement aux humains, les aliens eux, aiment éternellement, genre pour la vie entière et un peu la mort aussi (ce qui doit un peu foutre la merde pour les procédures de divorces !). Il en résulte un nanar gentiment crétin, mais rehaussé par la réalisation de D.J. Caruso. Assez carrée et efficace, cette dernière permet au spectateur de ne pas vraiment s’ennuyer malgré quelques baisses de régime et fait son petit effet lors des séquences d’action. Gageons que l’éventuelle suite se révélera plus pêchue et donnera moins dans la romance alien complètement neuneu. On peut toujours rêver !
Innofensive tentative de S.F. à la sauce djeun’s, Numéro 4 aurait pu être un très bon pilote de série TV pour Disney Channel.