Un film de Joseph Kosinski. Avec Tom Cruise, Olga Kurylenko, Morgan Freeman. Sortie le 10 avril 2013.
Tom Cruise passe de Jack Reacher à Jack Harper sous la direction de Joseph Kosinski qui signe ici son second long-métrage. En pertes de repères, Jack Harper / Tom Cruise réussira-t-il sa mission ?
Note: 3,5 / 5
Après avoir redémarré Tron, Joseph Kosinski empreinte une seconde fois, le terrain de la science-fiction où il réitère la thématique de l’homme contre la machine. À travers un souvenir persistant de la ville de New-York et le visage d’une femme (Olga Kurylenko), son personnage principal Jack Harper (Tom Cruise) est perturbé dans sa routine. Réparateur de drones sur une surface terrestre désolée, suite à des années de guerres nucléaires entre les humains et des extra-terrestres nommés Scavs, Jack doit faire face à un comportement étrange de ces drones lorsqu’ils commencent à éliminer des survivants humains d’un vaisseau et en particulier la femme dont il rêvait. S’il est seul à patrouiller son périmètre, Jack compte sur le soutien de sa compagne de mission et de vie, Victoria qui coordonne ses actions avec leurs supérieurs de la Nasa. Si Oblivion (oubli en anglais) débute par un souvenir, c’est pour mieux ancrer la personnalité cartésienne de Jack qui garde des réminiscences de la vie terrestre d’avant-guerre comme pour se distinguer du monde aseptisé où il vit avec Victoria qui, elle, semble convenir à leur tour (d’ivoire) perdue dans les nuages. À tel point que Jack part souvent en secret pour se refugier dans une cabane près d’un lac où il peut retrouver ses habitudes d’antan et un semblant de vie à même la terre. Il est clair que le rapport de l’Homme à la Terre est ici essentiel surtout si des humains s’y trouvent encore avec pour leader un Morgan Freeman saisissant. Nous n’en dirons pas plus au niveau de l’intrigue car il faut découvrir le tout en salle.

Le talent de metteur en scène Joseph Kosinski opère de nouveau grâce à une approche soigneuse et léchée par une photo, des décors et des designs somptueux. Réduit dans un premier temps, le casting donne la part belle à Tom Cruise mais également à ses partenaires Olga Kurylenko et Andrea Riseborough (Shadow Dancer). Le scénario, basé sur un comic book co-écrit par Kosinski, présente différents rebondissements qui sont bien amenés même s’ils n’ont rien d’originaux. Malgré cela, le script ne peut s’empêcher de réexpliquer plusieurs fois le pourquoi de l’histoire. Comme dans son précédent long-métrage, Kosinski s’amuse à faire référence aux films de SF qu’il aime dont particulièrement 2001, l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. On peut regretter certains points comme la reprise d’un dénouement d’un blockbuster des années 90 et un semblant d’happy end par respect d’un cahier des charges. La bande originale, remarquable dans Tron, l’est beaucoup moins ici. Exécutée par le groupe M83, elle s’appuie un peu trop sur celle de Daft Punk et emprunte également à celle d’Inception d’Hans Zimmer. Malgré ces inconvénients, Oblivion reste une aventure SF plaisante et réfléchie qui marque le début d’une arrivée de films du même genre comme Elysium de Neill Blomkamp ou encore Gravity d’Alfonso Cuaron que nous espérons du même acabit, voire plus grand.
Malgré quelques maladresses de narration, Oblivion permet de confirmer le talent de son auteur Joseph Kosinski et de la bonne lignée de son acteur principal, toujours en forme, Tom Cruise.