Critique : Paranormal Activity 4

 
Un film de Henri Joost et Ariel Schulman avec Katie Featherston, Kathryn Newton, Stephen Dunham. Sortie le 31 octobre 2012.

 

La franchise Saw étant terminée, il fallait bien au cinéma américain une nouvelle poule aux œufs d’or. Quelle aubaine que cette saga Paranormal Activity qui paraissait inépuisable pourtant là ça commence sérieusement à sentir le réchauffé !

 

 

NOTE 1/5

 

Annoncé en 2009 à grands coups d’effets marketing comme un film révolutionnant le genre, Paranormal Activity (qui aurait fait flippé Môssieur Steven Spielberg lui-même) avait de sérieux arguments pour effrayer les spectateurs tant du point de vue de la mise en scène (originalité du « found footage ») que de l’histoire. Après un premier volet qui a tenu toutes ses promesses et deux suites honorables qui venaient boucler la boucle d’une trilogie plus méritante que révolutionnaire, voilà donc que les producteurs, en manque de billets verts peut-être, nous ont concocté un quatrième opus aussi inutile que ridicule. (ATTENTION SPOILERS) L’action du 4 se situe quelques années après celle du 2, alors que Katie, possédée par le démon, avait tué sa sœur et enlevé son neveu Hunter. Désormais, Katie et Hunter, rebaptisé Robbie, vivent dans une paisible zone pavillonnaire. Allez savoir pourquoi, mais de braves voisins vont héberger quelques jours Robbie, pendant que Katie est soi-disant souffrante, et c’est évidemment le début des ennuis pour la naïve famille.  (FIN SPOILERS). Le film est une tromperie totale, voire une insulte à certains spectateurs. L’indigence de la mise en scène et le manque d’inspiration des scénaristes font que tous les effets, ou presque, sont connus d’avance. On reprend les mêmes ingrédients et on recommence… n’importe comment !

 

© Paramount Pictures

 

Un train électrique qui s’allume tout seul, une porte qui s’ouvre (mais qui ne claque pas), un lustre qui se détache (vu dans la bande-annonce, bravo l’effet de surprise), une ado qui saute sur son lit et rentre dans le cadre telle une furie, etc. La liste est longue de tous ces effets qui certes nous crispent mais ne nous effraient pas. On commence à connaître le procédé grossier de filmer une pièce vide où tout est calme et soudain quelque chose apparaît brusquement. Ajoutez à ces tromperies visuelles un bruitage insupportable et vous obtenez des spectateurs plus surpris qu’effrayés. L’autre grande faiblesse de ce numéro 4 est l’absence quasi totale de mythologie contrairement aux précédents volets. Les personnages ne cherchent pas à comprendre les événements auxquels ils sont confrontés. Dans ce genre de film, à l’instar d’Insidious et Jusqu’en enfer, ce qui captive le spectateur ce n’est pas seulement les scènes angoissantes, c’est aussi toute la mythologie inventée par les scénaristes pour tenter d’expliquer les faits surnaturels qui ont lieu. Dans Paranormal Activity 4, à part un démon qui veut s’emparer d’un enfant, on ne saura rien d’autre. Et ce n’est pas la scène finale, aussi grotesque que tombée comme un cheveu sur la soupe qui rehaussera le niveau général de l’ensemble.Les non-initiés au genre, et les proies faciles, trouveront sûrement de quoi hurler, de quoi trembler dans cet épisode redondant mais les vieux de la vieille ne s’y laisseront pas tromper. Une trilogie suffisait amplement et on accueille avec autant d’inquiétude que de résignation l’annonce d’un cinquième volet en préparation pour 2013 ! Et une petite « sorpresa » vous attend après le générique de fin. Suspense…

 
 
 

De toute évidence l’opus de trop, au lieu d’aller voir Paranormal Activity 4, patientez jusqu’à début 2013, date à laquelle sortira la parodie du premier volet, réalisée par l’équipe de Scary Movie et qui s’annonce tordante !