Critique : Radiostars

 
Un film de Romain Levy.  Avec Clovis Cornillac, Manu Payet, Douglas Attal. Sorti depuis le 11 avril 2012.

 

Parce que la radio ne se limite pas à France Culture, Radiostars vient secouer les ondes… et les salles obscures !

 

 Note : 3,5/5

 
 
Mes amis, l’heure est grave : alors que la comédie française semble prise en étau entre grosse machine sympathique à la mécanique parfaitement huilée (Intouchables)et boufonnerie indigne d’une blague des Grosses Tetes (On ne choisit pas sa famille), la perspective d’une alternative comique semble franchement compromise. Et alors que tout espoir semble sacrifié sur l’autel du rendement à tout prix, un début de réponse à cette soporifique hégémonie déboule… des ondes ! Enfin pas vraiment. Explications. Comédie au titre forcément référentiel, Radiostars trace sa route sur les sentiers du road movie en suivant les tribulations d’une équipe de radio partie à la rencontre de son public sur les routes de France. Choc des cultures, personnages pittoresques… ce premier film de Romain Levy aurait pu facilement virer au « Bienvenue chez les Ch’tis radiophonique ». Mais pour apprécier le film a sa juste valeur, il faut d’abord occulter le fait que son réalisateur a été le scénariste de Coursier et des Onze Commandements. Bien loin de ses funestes faits d’armes scénaristiques, il offre un premier film réussi se réclamant davantage de Presque Célèbre et Good Morning England (même s’il s’en défend pour ce dernier). Il leur emprunte même la figure du newbie apprenant la vie au contact de baroudeurs. Récit initiatique mais aussi vrai film de potes puisque il s’attache autant au personnage de Ben (Douglas Attal) qu’aux relations nouées entre les briscards lui apprenant la vie. Rien de très original certes mais Radiostars n’ambitionne jamais de révolutionner la comédie française mais plutôt d’apporter une certaine fraicheur via des personnages truculents et des dialogues bien sentis.

 

Manu Payet dans radiostars
© Les Productions du Trésor

 

Romain Lévy a parfaitement intégré les leçons apprises par ses films de chevet et tente de faire une comédie française « à l’anglaise ». Et alors que le résultat aurait pu s’avérer indigeste ou mal dosé, c’est avec une franche bonne humeur qu’on se met à suivre les tribulations de cette bande de parigots au gout prononcé pour la phrase assassine.  Cela grace à une écriture efficace (quoique balisée) et des personnages attachants entre leaders charismatiques (Clovis Cornillac, Manu Payet) et seconds rôles touchants (Benjamin Lavernhe, Come Levin). Mais les vraies révélations du film au milieu de cette joyeuse bande sont Pascal Demolon et Douglas Attal. Récemment vu en ex militaire braqueur dans la saison 2 de Braquo, Demolon (qui est loin d’être un débutant) apporte une délicieuse gouaille à son personnage d’animateur radio quinqua assumant mal son age et nous offre de très beaux moments. Pour son premier grand rôle au cinéma, Douglas Attal se montre diablement convaincant et ne force jamais le trait. A l’image du film, il fait preuve d’une sincérité désarmante et représente une réelle bouffée d’oxygène au sein de ce groupe qui a tout vu et entendu. Radiostars détonne par son humilité et sa volonté évidente de faire plaisir au public en une heure quarante entre rires et émotions. D’ailleurs on sourit plus qu’on ne rit devant cette comédie qui nous berce au rythme d’une BO pêchue. Et même si l’ensemble patine par moments, il s’en dégage une énergie et une bonne humeur réellement galvanisantes qui le place bien au dessus des autres incursions dans le genre. Un bon petit moment à déguster de préférence entre potes !

 

Comédie à la bonne humeur communicative, Radiostars ne révolutionnera pas le genre mais a le mérite de lui filer un bon coup de peps. Mission accomplie !