Critique : Rec 3 Genesis

 

Un film de Paco Plaza. Avec Leticia Dolera , Diego Martin, Ismael Martinez. Sortie le 4 avril 2012.

 
L’un des papas de Rec vous invite au mariage du siècle. Le thème de la fête ? Rouge sang. Ca va être mortel !

 

Note : 3,5/5

 

Ils sont jeunes, beaux, amoureux et s’apprêtent à vivre un mariage… d’enfer. Eux c’est Koldo et Clara, couple aux sourires Colgate tous droits sortis d’une telenovela … Sauf que nous ne sommes pas au Brésil et qu’en termes de cinéma, nos amis espagnols ont une facheuse tendance à secouer bien méchamment le cocotier des idées reçues. Et puis on ne vous l’a peut être pas mais il s’agit du troisième opus de la saga zombiesque Rec. Mieux que le mariage princier, voici le mariage espagnol en mode zombies avec supplément de barbaque qui vole. Autant vous dire qu’ici la pièce montée ce sont les invités ! Après Jaume Balaguero avec Malveillance il y a quelques mois, c’est au tour de son comparse Paco Plaza de voler en solo avec ce nouveau segment placé sous le signe du gore qui fait tache. Sauf que contrairement à ses grands frères, Rec 3 Genesis ne joue pas la carte du premier degré et troque la trouille pure pour la gaudriole. Un changement de cap de prime abord mais qui ne tarde pas à faire son chemin et prend tout son sens dès lors que Plaza lâche le procédé du found footage au terme d’un prologue riche en émotions.  De là à dire que Paco fait table rase du passé, il y a un pas que nous nous garderons bien de franchir. Car non, Rec 3 Genesis n’est pas une trahison mais plutôt une nouvelle perspective donnée à la saga. Pas si illogique quand on sait que Balaguero et Plaza ne s’étaient pas gênés pour instiller dans Rec 1 & 2 une pincée d’humour noire souvent bien sentie.  On y retrouve ce même gout pour les personnages pittoresques  à la fois drôles et ridicules. On en avait pas conscience mais ces deux là ont un sacré humour ! Preuve en est donc avec ce film qui capitalise davantage sur un humour tendance slapstick dopé à l’hémoglobine.

 

Rec 3 Genesis de Paco Plaza
© Le Pacte /Wild Side Films

 

D’emblée, le film de Plaza revendique sa filiation avec Alex De la Iglesia (auquel on ne cesse de penser !) et Sam Raimi période Evil Dead. Un peu comme si Le Jour de la Bête et Zombie se rencontraient au plus sombre des confluents du cinéma d’horreur. Tout de suite ça calme ! Avis donc à ceux qui espéreraient avoir de nouveau le trouillomètre à zéro : passez votre chemin, Rec 3 Genesis fait dans le décomplexé totale et l’assume de A à Z. Gardant bien fermement le cap, le film s’impose rapidement comme une comédie horrifique au sens noble du terme avec ce qu’il faut de dosage entre rires et tripailles qui sautent. Ici, même si on rit beaucoup, les effusions de sang restent légion et les codes du genre restent respectés. Totalement azimuté (parfois trop même), ce troisième chapitre risque fort de décevoir les aficionados à force d’hystérie zombiesque. Certes, on a déjà vu ça maintes fois et parfois même en plus réussi comme dans le culte Shaun of The Dead, mais il se dégage de l’ensemble une telle énergie qu’on peut difficilement rester de marbre devant cette romance zombiesque. Au point que les plus déviants y trouveront même des résonnances avec le méconnu et très Z Zombie Honeymoon. A la différence près que la réalisation de Plaza ne manque pas de classe via des plans ultra léchés. Un peu trop même au point qu’on regrette qu’eu égard au sujet, l’ami Placo ne se soit pas davantage sali les mains via des images plus crades. En même temps difficile d’être trop crade quand on a devant la caméra, la belle Leticia Dolera aka LA Scream Squeen. Iconisée à mort, l’actrice botte les culs décrépis avec autrement plus de classe qu’une certaine Milla Jovovich et s’impose comme la digne descendante d’Ash ! Quand on vous disait que ce film était sous influences. En dépit de rares baisses de régime Rec 3 Genesis nous emporte sans mal dans son carrousel macabre.

 

En attendant de revenir aux choses sérieuses, Rec 3 Genesis fait office d’agréable parenthèse dans la mythologie Rec.