Critique : Rio


Un film de Carlos Saldanha. Avec les voix de Jesse Eisenberg, Anne Hathaway, Jamie Foxx. Sortie le 13 avril 2011.

 

Deux drôles d’oiseaux se tournent autour sous le soleil brésilien.  Pixar a du souci à se faire ?

Note : 4/5

 

Sortez les maracas et les djembé : il y a enfin du nouveau du coté de l’animation chez Fox. Il faut dire que depuis L’Age de glace en 2002, Chris Wedge et le studio Blue Sky s’étaient quelque peu reposés sur leurs lauriers, oscillant entre adaptations gentillettes mais poussives (Horton) et suites lourdingues (L’Age de Glace 3). Dire qu’on attendait pas grand chose de Rio tient du doux euphémisme tant la concurrence était rude entre le parcours sans faute de Pixar et l’émergence d’outsiders de la trempe de Rango. Sauf que voilà : à trop attendre le pire on finit parfois par obtenir quelque chose qui se rapproche dangereusement du meilleur ! Faisant le grand écart entre le Wisconsin et Rio de Janeiro, le film de Carlos Saldanha (L’Age de Glace 2) suit les tribulations de Blu, perroquet bleu parti au Brésil pour assurer la descendance de sa race avec une femelle peu commode. Les Favela n’étant plus ce qu’elles étaient, nos drôles d’oiseaux  se retrouvent enchainés l’un à l’autre. Obligés de se supporter, les deux futurs tourtereaux traverseront tout Rio pour échapper à un trio de brigands crétins et à l’oiseau de mauvais augure leur servant de  sentinelle.

 

Jesse Eisenberg et Anne Hathaway dans "Rio" de Carlos Saldanha

 

Empruntant autant au slapstick qu’au buddy movie, Rio se révèle rapidement être une comédie réjouissante à la bonne humeur hautement contagieuse. Un tour de force en très grande partie du à sa galerie de personnages totalement azimutés. A commencer par Blu et sa dulcinée Perla auxquels les performances vocales de Jesse Eisenberg (The Social Network) et Anne Hathaway confèrent une réelle consistance, rendant d’autant plus tangible l’alchimie naissante entre eux. On ne le dira jamais assez : un film d’animation perd inlassablement de son charme sans quelques seconds rôles croustillants parvenant parfaitement à exister par eux mêmes. Une leçon que Rio élève au stade de philosophie avec son florilège de persos aussi drôles qu’attachants. Derrière les plumages de Pedro et Nico (sortes de Laurel et Hardy version volatile), Will I. Am et Jamie Foxx forment un duo groovy à souhait tandis que George Lopez et l’habituellement insupportable Tracy Morgan (Top Cops) se révèlent hautement touchants dans les rôles de Rafael et du Bulldog Luiz. Mais en dépit de toute la sympathie qu’ils nous inspirent, force est de reconnaître qu’ils font pâle figure face aux redoutables…ouistitis !!! Sales bestioles aussi drôles que totalement allumées, elles insufflent un grain de folie supplémentaire et salutaire à l’ensemble, rendant chacune de leurs apparitions inestimables ! Les véritables stars de Rio ce sont eux !

 

Jamie Foxx, Will I.Am et Jesse Eisenberg dans "Rio" de Carlos Saldanha

 

Du coté des « humains » ca traine un peu la patte entre un ornithologue lourdingue et une maitresse adoptant la voix stridente de Leslie Mann (Funny People), pas de quoi avoir le cœur qui danse la lambada au rythme de leurs péripéties. Enfin, il faut bien reconnaître que la mise en scène de Saldanha ne manque pas de punch et fait un malicieux usage de la 3D. Plus immersive qu’agressive, cette dernière nous plonge littéralement dans ce monde plein de musique et de couleurs et demeure un ravissement pour les yeux. D’où l’impression de faire un beau voyage que les quelques figures imposées et autres très rares chansonnettes superflues ne viennent même pas gâcher ! En définitive, Rio est la solution idéale pour ne pas voler dans les plumes de ses enfants et/ou éviter les prises de bec avec Madame.

 

Récit initiatique d’une belle ampleur, Rio mélange à merveille humour et aventure sans être rébarbatif pour les adultes qui se laisseront emporter à coup sûr.

 

P.S. : Angry birds à la sauce Rio c’est chanmax !!