Critique : Rock ‘n’ love

 
Un film de David MacKenzie. Avec Luke Treadaway, Natalia Tena, Mathew Baynton. Sortie le 18 avril 2012.

 

Comédie romantique et rock font-ils bon ménage ? Réponse avec cette romance en mode mineure.

 

 

Note : 2,5/5

 
Rock’n Love… Avec un titre aussi effrayant, inutile de vous confesser notre fébrilité à l’approche de la salle obscure… C’est toutefois plutôt enjoué et conscient d’avoir échappé à une purge annoncée que l’on sort d’une telle projection. Le film de David MacKenzie distille en effet une certaine euphorie en fin de séance. Peu crédible récit de deux rockstars en mode « je t’aime, moi non plus », le film se reçoit plutôt comme un pur trip de plaisir si l’on souhaite  y accorder un minimum de crédit. On appréciera donc certains moments de bravoure de certains groupes venus balancer leur fougue, une version live et « improvisée de « Tainted love » absolument jouissive et une vraie belle impression d’arpenter les allées d’un festival. On reconnaît les metaleux, les alcoolos, les amoureux de musique ou vous et moi… Malheureusement, loin de crier au génie, ce « documenteur » racoleur ne s ‘envole jamais au dessus des pâquerettes.

 

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Lorgnant du coté de certains illustres ainés, de Spinal Tap à quelques obscures biopics musicaux polluant régulièrement notre septième art (le récent Cloclo…), cette énième histoire de buddy movie sans surprise ne démarre jamais. Réussissant le pari d’ennuyer malgré sa durée anémique d’1h20, l’intrigue, cousue de fil blanc, de ces anti-ennemis contraints de collaborer malgré leurs divergences n’emporte ainsi jamais l’adhésion. En effet, malgré une réalisation plutôt efficace : le seul gros point fort du film (on a envie de retrouver l’ambiance des festivals estivaux !), et un montage a la lisière de la nausée, l’empathie demeure aux abonnés absents.  Cette errance festivalière d’une jeunesse dorée et insouciante qui ne pense qu’à baiser et picoler peine  alors à émouvoir les cinéphiles que nous sommes. Achevant un scénario des plus communs (attention spoil !) par une happy end prévisible et décevante, Rock’n Love et ses deux popstars qui s’encanaillent ne restera pas dans les mémoires. Rock’n Love oscille donc constamment entre de jolis tranches de vie (on rit aussi souvent) et l’envie de passer  en mode  headbanger et une certaine déception sur certains choix scénaristiques ou techniques (personnages transparents, second tiers très creux).

 

Si toutefois vous avez une petite sœur fan de 30 seconds to Mars, vous pourrez éventuellement lui conseiller cette inoffensive comédie et sa bande originale réussie. Loin de plus.