Un film d’Harmony Korine. Avec Vanessa Hudgens, Selena Gomez, James Franco. Sortie le 6 mars 2013.
Des babes, des boobs et des guns… malgré les apparences, le « chick with guns » du réalisateur de Gunmo ne fait pas vraiment rêver !
Note : 1,5/5
Période aussi charnière qu’attendue dans la vie de n’importe quel ado américain qui se respecte, les spring-break (vacances de printemps en VF) sont l’occasion idéale pour ces chères têtes blondes élevées au mais de décompresser un bon coup avant de reprendre les très onéreux bancs de leurs facs. Mais plus qu’un exutoire, ces vacances aux consonances très spéciales ont aussi été une inépuisable source d’inspiration pour le teen movie US. Pas étonnant donc de voir Harmony Korine, réalisateur des remarqués Julien Donkey Boy et Gunmo et comparse de Larry Clark pour lequel il a signé les scénarios de Kids et Ken Park, se pencher sur le sujet, lui qui s’est fait un point d’honneur de décortiquer le mal être ado. Ici, rien ne manque au tableau : des bonnasses délurées en bikinis faisant couler des hectolitres de bières sur leurs seins sur fond de mauvaise techno aux parties de jambes… pardon volleyball façon Alerte à Malibu en passant bien entendu par les habituelles séances de trempe nez sur des rails de cocaïne coupées. Vous vouliez du spring-break vous allez en avoir ! Et à part ça ? Pas grand chose si ce n’est une nette volonté de s’en tenir à une imagerie sans rien proposer de pertinent derrière. Des nanas en bikins faisant mumuse avec des flingues voilà jusqu’où va la portée de Spring Breakers qui se planque derrière son doux parfum de scandale pour dissimuler un propos plus que limité. Au travers d’une esthétique MTV datée tenant plus d’un clip de Snoop Dogg que des émissions de télé réalité pullulant sur la dite chaine, Spring Breakers repousse les limites du mauvais gout avec une ténacité qui d’ordinaire forcerait le respect. Sauf que voilà : à trop vouloir choquer le bourgeois (et encore ça reste à déterminer), le cinéaste finit par le caresser dans le sens du poil et le conforte en usant et abusant de tous les clichés possibles et imaginables tant dans l’imagerie gangstarap que dans celles beaucoup plus voluptueuses des dérives adolescentes.

Mu par la seule volonté de casser de l’icône Disney (Vanessa Hudgens et Selena Gomez en tête), Harmony Korine navigue à vue et nous entraine dans une sorte de nébuleuse dont il ne parvient pas à sortir lui même enquillant les scénettes chocs de manière totalement aléatoire. Le summum étant atteint par une séquence ubuesque montrant nos springbreakeuses enchainer les braquages sur fond de Britney Spears. Pamphlet cinglant ou pause récréative totalement superficielle ? Difficile à dire tant Korine ne semble pas le savoir lui même. Et c’est bien cet entre deux qui rend Spring Breakers agaçant laissant l’amer impression d’assister à une mise à mort iconographique pour bobos blasés. Briser un mythe c’est bien mais le faire via une affiche et une proposition (pervertissons les figures virginales US en leur faisant faire les pires bassesses) racoleuse c’est encore mieux ! Autant d’éléments qui confirment ce qu’on était en droit de craindre du film à savoir qu’il s’agit uniquement d’un bel objet marketing ! Outre le charme indéniable de ses belles braqueuses, on retiendra de cette balade sauvage en mode mineure quelques jolis plans et surtout l’abatage d’un James Franco en totale roue libre. Méconnaissable en émule de Kid Rock, l’acteur semble s’amuser comme un petit fou et offre une bouffée d’air frais bienvenue au milieu de tant de vacuité. Dans le genre baromètre des folies estudiantines mieux vaut se revoir Piranha ou l’intégrale Girls Gone Wild… Dans les deux cas ce sera forcément plus bandant !
Aussi racoleur que ses affiches, Spring Breakers reste un pur objet marketing ne proposant rien d’autre qu’un bel emballage sur papier glacé.