Critique : The Dictator

 
Un film de Larry Charles. Avec Sacha Baron Cohen, Anna Faris, Ben Kingsley. Sortie le 20 juin 2012

 

L’inépuisable provocateur Sacha Baron Cohen a encore frappé avec un nouvel opus déjanté et opportuniste en ces temps de printemps arabes pour le meilleur et pour le rire.

 
 

NOTE 3/5

 

 

Adepte des promotions (dé)culotées (on se souvient de son arrivée en « Brüno » aux MTV Awards sur ce pauvre Eminem), Sacha Baron Cohen a une nouvelle fois fait parler de lui et de son film sur la croisette et à la cérémonie des Oscars, ou bien encore dans une vidéo où, sous les traits de son personnage de dictateur, il félicitait François « Hollandaise » pour sa victoire aux Présidentielles ! De quoi donner le ton pour The Dictator qui reste fidèle au style du maître : dérision excessive voir foutage de gueule assumé, caricature et grand n’importe quoi quitte à choquer parfois. Mais voilà, on connaît déjà les ingrédients et la mécanique est la même que pour Ali G, Borat et Brüno. Certaines blagues sentent donc un peu le déjà-vu et le résultat final est moins trash et moins hilarant que Brüno. Le film recèle toutefois de pas mal de scènes mémorables comme celle de l’hélicoptère, la plus drôle. Sous ses airs de bouffonnerie géante, The Dictator, et on le voit bien au titre, est aussi un hommage à Charlie Chaplin et à son film de 1940. Sacha Baron Cohen se moque de ces dictateurs du Moyen-Orient qui sont en train de tomber les uns après les autres à l’instar de Chaplin raillant Hitler alors au sommet de sa gloire. Mais il eut été facile et démagogique de ne faire que de se moquer des dictateurs en eux-mêmes.

 

© Paramount Pictures France

 

Outre les dictatures connues telles qu’elles, Sacha Baron Cohen égratigne également certains pays comme la Chine ou les Etats-Unis, le premier pour son manque de libertés individuelles malgré son essor économique, le second pour sa façon de faire peur au peuple sur les questions de terrorisme. Aux côtés de Sacha Baron Cohen, le casting est ambitieux avec la présence notamment d’un Ben Kingsley à contre emploi dans le rôle du Premier Ministre comploteur, une sorte de gentil Jafar. Ghandi ou Mélies sont quand même bien loin ! Autre vedette à partager l’affiche, Anna Faris, en écolo pacifiste, est une habituée des comédies grâce à son passage dans la saga Scary Movie.

 

Si l’ensemble ne vole pas toujours très haut et qu’on n’échappe pas à quelques blagues limites, The Dictator reste toutefois un bon moment d’humour décomplexé à voir entre amis.