Un film de Pascal Laugier avec Jessica Biel, Stephen McHattie, William B. Davis. Sortie le 5 septembre 2012.
Un film d’horreur tourné en Amérique, un réalisateur français, une star hollywoodienne, une affiche intrigante, il y avait de quoi susciter de la curiosité chez le spectateur et on n’est pas déçus du résultat.
NOTE : 4/5
Autant être direct dès le début, The Secret n’est pas un film comme les autres et pourtant, aux premiers abords, il ressemble à un énième film d’angoisse jouant à fond la carte du mystère. Oui, The Secret débute comme un film d’horreur classique avec son action située dans une bourgade paumée au fin fond de l’état de Washington (il y a plus sexy comme endroit). On se croirait dans une adaptation de Stephen King mais que nenni, il s’agit bien d’un scénario original, tout droit sorti de l’esprit (dérangé ?) de Pascal Laugier. Ce dernier nous avait d’abord ennuyé avec Saint-Ange, premier film trop lisse et trop lent, puis il a fait parlé de lui avec Martyrs, œuvre ô combien singulière, discutable, terriblement dérangeante et archi gore. Probablement l’un des films les plus insupportables et extrêmes visuellement mais qui tenait la route du point de vue scénaristique et qui témoignait véritablement d’une « patte » de l’auteur. Alors forcément après un premier essai manqué et un deuxième film perturbant, on n’était pas forcément rassurés de voir Pascal Laugier traverser l’Atlantique pour atterrir non pas à Hollywood mais au Canada, puisque c’est là-bas que le film s’est tourné et produit, pour plus de liberté artistique, selon les dires même du réalisateur.

Revenons au film donc puisqu’il y a tant à dire et pourtant peu de choses peuvent être dévoilées. Le spectateur passera par diverses émotions avec tout d’abord une première partie disons classique où l’on apprend que des enfants disparaissent mystérieusement dans cette fameuse petite ville perdue, peuplée de bouseux tous aussi miséreux les uns que les autres. Jessica Biel, co-productrice également, incarne le médecin local et, terre-à-terre, ne croit pas à ces histoires d’homme mystérieux que l’on verrait kidnapper les enfants la nuit, jusqu’à ce qu’elle voit par elle-même son fils se faire enlever et qu’elle se mette à poursuivre le ravisseur. C’est alors qu’arrive le premier twist, et pas des moindres ! Des twists il y en aura un voire deux de plus, juste ce qu’il faut pour tourner dans tous les sens l’esprit du spectateur qui comprend petit à petit ce qui se trame et qui doit bien reconnaître l’originalité et l’inventivité du scénario, magnifiées par une mise en scène maligne. La deuxième partie fait plus office de thriller que de film d’horreur et la révélation finale nous montre en fait que The Secret est riche en réflexion. Le propos du film, qui n’est pas le point de vue personnel du réalisateur, mais la traduction des idées d’un des personnages, en choquera plus d’un mais on aimera le côté vicieux et terriblement cynique du dernier plan.