Un film de André Øvredal. Avec Otto Jespersen, Glenn Erland Tosterud, Johanna Mørck. Sortie le 27 juillet 2011.
Quand la Norvège s’essaye au documenteur, le résultat est forcément hors normes. La preuve !
Note : 3/5
Le troll selon nos amis norvégiens se situe bien loin de l’image véhiculée par le nanar de Claudio Fragasso (Troll 2 pour les non initiés) et tiendrait plutôt de la grosse masse qu’on croirait tout droit sorti d’un opus sous ecstas de L’Histoire sans Fin. C’est dire si ils sont impressionnants ! C’est bien l’une des principales qualités de ce documenteur original qui utilise l’une des figures les plus mythiques et souvent maltraitées pour mieux la cuisiner à la sauce Blair Witch. Ambitieux, The Troll Hunter l’est du moins sur la forme en prenant le parti de nous montrer plein pot des monstres bluffant d’authenticité et que l’on sent fortement influencés par un certain Jim Henson. Un tour de force d’autant plus admirable au regard du faible budget (20 millions de Kroner Norvégien soit l’équivalent de 3 millions de $) de cette petite pelloche venue du froid. Quatre vingt dix minutes durant, le film force le respect de par sa propension à prendre son sujet à bras le corps sans jamais se cacher derrière l’excuse de la subjectivité !

Un parti pris à double tranchant car si The Troll Hunter témoigne d’une certaine générosité, il montre toutefois rapidement ses limites. Si l’optique du documenteur demeure assez original, il occulte toutefois de par son sujet l’une des règles d’or du genre : la crédibilité. Car aussi horrifiques furent des essais comme Rec ou Le Projet Blair Witch, leurs ancrages dans notre réalité assuraient une certaine implication de la part du public. Rien de tout ça ici tant le postulat de départ (des étudiants qui font un film sur un chasseur de trolls engagé par le gouvernement) paraît à des lieues de notre quotidien. Dès lors, on ne sait pas très bien si le réalisateur André Øvredal tente de se moquer du genre par de petites touches d’humour parfois bien senties ou d’y insuffler un brin d’originalité. A cheval entre premier et second degré, le film finit par tourner en rond et peine à exploiter d’intéressantes pistes qui auraient pu en faire le District 9 du film de monstres. Dommage, car si les intentions et le talent sont là, le cinéaste aurait surement gagner à s’affranchir très rapidement de son contraignant dispositif.
A mi chemin entre parodie et pur film de monstres, The Troll Hunter ne trouve pas toujours ses marques en dépit d’un réel savoir faire et de son impressionnant bestiaire. Ou quand l’originalité d’un film devient son point faible.