Critique : Tucker & Dale fightent le Mal

 

Un film d’Eli Craig. Avec Tyler Larbine, Alan Tudyk, Katrina Bowden. Sortie le 1er février 2012.

 

Enfilez votre plus belle chemise à carreaux et faites le plein de binouse, les bouseux secouent le cocotier du cinéma d’horreur. Ca va trancher !

 

Note : 3,5/5

 

Quand Tucker et Dale fightent la Mal mieux vaut se tenir à distance des haches, tronçonneuses et autres objets contendants. Une leçon que vont apprendre à leurs dépends une bande de djeun’s huppés pour qui bouseux rime avec monstrueux. Marre des found footage, ghost story mal brossées et autres remakes aseptisés ? Venez faire un tout du coté de Tucker & Dale. Sans être d’une originalité folle, le film d’Eli Craig constitue un bon pied de nez à un genre qui tend à se répéter depuis quelques années. De clichés il en est fortement question ici mais de manière détournés tant ces derniers sont pris à contre pied pour constituer le noyau dur de cette comédie horrifique parodiant avec allégresse le survival. N’allez pas croire cependant que Tucker & Dale fightent le Mal toise le genre en le regardant de haut. Derrière les pieds de nez et le regard acerbe se cache un véritable amour pour le genre. Craig sait de quoi il parle et ça se voit !

 

Tucker & Dale fightent le Mal
© Wild Bunch

 

Et alors que le film n’aurait pu s’appuyer que sur une série d’œillades lourdingues, il témoigne toutefois d’une certaine propension à se renouveler malgré un canevas très balisé. Déclinant la sempiternelle loi de Murphy à la sauce gore, Tucker & Dale renvoi, avec le sourire,  les exactions de Saw au rang de gentilles blagues et parvient a être drôle même dans ces moments les plus horribles. Il faut dire qu’on a rarement vu lutte des classes aussi nihiliste. Cependant, le charme du film ne réside pas seulement dans son démontage en règle des règles du genre mais dans ses deux rôles titres. En tête de gondole, Tyler Labine (La Planete des singes : les origines) incarne un balourd aussi gauche qu’attachant tandis que son comparse  Alan Tudyk (Transformers 3) lui donne efficacement le change en meilleur crétin mais pragmatique. A eux deux ils forment un duo à l’alchimie évidente, sortes de Laurel & Hardy rednecks embarqués dans une série noire macabre et mordante donnant tout son sens à la sempiternelle Loi de Murphy. Et si l’on peut regretter un coté parfois répétitif et prévisible, la bonne humeur communicative de l’ensemble suffit à faire baisser toutes nos défenses. A voir entre potes et avec l’estomac bien accroché !

 

 

Slapstick gore gentiment décalé, Tucker & Dale fightent le Mal régurgitent intelligemment des références dont l’accumulation aurait pu provoquer la nausée. Les tripes retournées certes mais les zygomatiques en folie aussi !