Critique : Turbo

 

Un film de David Soren avec les voix originales de Ryan Reynolds, Samuel L. Jackson, Maya Rudolph. Sortie le 16 octobre 2013.

 

Rien ne sert de courir… Ce vieil adage s’applique peut-être aux tortues mais qu’en est-il des escargots ? Voici le nouveau défi que se sont lancés les studios DreamWorks, grosse machine à sous capable de rendre populaires les limaces tenaces qui « protègent » nos jardins. Toujours pas convaincus ?

 

Note : 2/5

 

Turbo l’escargot supporte tant bien que mal sa lenteur originelle, sans renoncer à sa passion pour la Formule 1 et ses rêves de « dépassement » de soi. Il est la risée de ses camarades invertébrés jusqu’au jour où il croise la route d’un camion chargé d’amphèts pour gastéropodes et, phénomène surnaturel et sainement radioactif oblige, se métamorphose en micro réacteur super puissant.  A partir de là, on commence à se dire qu’on nous balade tranquillement. L’idée est plutôt saugrenue mais pas inintéressante, dotée d’un potentiel sous-exploité. Après Cars, du concurrent Disney-Pixar sept ans auparavant, ça manque de chevaux sous le capot. D’une parce qu’il n’y a aucune prise de risque : imagerie similaire, en version améliorée au regard des évolutions de l’animation ; imaginaire semblable, le milieu de la conduite « racée ». De deux parce que le film ne comporte qu’une seule et unique lecture, destinée du point A au point Z à la catégorie des moins de douze ans, tandis que ceux qui ont dépassé l’âge limite autorisé et le stade du « les escargots c’est trop trognon » se morfondent dans un ennui et un air de déjà-vu qui, eux aussi, ont la gagne.

 

© Dreamworks Pictures
© Dreamworks Pictures

 

Aucune sortie d’une route toute tracée en direction du happy end et des instants trémolos de doute existentiel (mais pas trop) pour finalement repartir du bon pied et se donner un coup d’accélérateur. En bref, c’est divertissant mais un peu mollasson et surtout creux comme une coquille vide. En contrepartie, on assiste tout de même hébété à un duel féroce entre un « Alonso » méga barraqué qui fait froid dans le dos et mini Turbo, acclamé par la foule et une équipe de latinos rois de la baraque à frites (bonjour le cliché !). Car oui, obtenir la victoire quitte à se passer de ses supers pouvoirs est aussi simple qu’un jeu d’enfants : quand on veut on peut et l’union fait décidément la force.  Voilà, le tour est joué. Grâce à ce dénouement festif, qui nous tient en haleine (incroyable, non ?), on sort de la salle revigoré et enthousiasmé. Il semblerait qu’on ait décelé là l’une des recettes miracles de la magie DreamWorks : toujours terminer sur une note positive. Won !

 

Des hauts et des bas mais surtout du fun et une positive attitude. DreamWorks a tout compris à la vie et au succès, à l’instar de son personnage. Lisse, poli, lustré comme une coquille de compèt et sans « bavures », quoi que…

 

 



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