Critique : Wolverine – le combat de l’immortel

 

Un film de James Mangold. Avec Hugh Jackman, Tao Okamoto, Rila Fukushima. Sortie le 24 juillet 2013.

 

Wolverine revient et il n’est pas content. Les raisons de la colère ? Réponse ci dessous !
 

 

Note : 3/5

 

Quatre ans après un premier spin off raté, Wolverine revient pour de nouvelles aventures. Pas vraiment de quoi rassurer tant le plus célèbre des mutants griffus ne semble plus vraiment en odeur de sainteté cinématographique depuis le très moyen X-Men, l’affrontement final. Et ce n’est pas son cameo rigolo dans X-Men : le commencement qui a véritablement changé la donne. Une gageure tant ce personnage reste l’un des plus fascinants et complexes de l’univers Marvel. Autant de raisons d’effacer l’ardoise et de croire dur comme fer au retour messianique de l’ami Logan. Sauf qu’au fur et à mesure des désistements divers et variés (le plus notable ayant été l’abandon de Darren Aronofsky derrière la caméra), le projet a petit à petit perdu en intérêt, sa sortie en marge du très attendu Pacific Rim ayant fini d’enfoncer le clou. Semblant poursuivi par une certaine poisse, Wolverine : le combat de l’immortel et son sous titre digne d’un opus d’Highlander, allait il relever du gros accident industriel ou de la très bonne surprise estivale ? Surprise : le résultat s’avère bien meilleur que prévu, déliant ainsi les mauvaises langues  pour qui la force de Marvel ne se fait que dans l’union de ses figures les plus emblématiques. Un constat d’autant plus louable, que si le studio a fait de grands progrès dans ses stands alone ciné passant ainsi de la médiocrité de Dardevil au charme suranné de Captain America en quelques années, ce sont bien les Avengers et les X-Men qui raflent la mise aussi bien quantitativement que qualitativement. Situé après X-Men – l’affrontement final, le film de James Mangold nous présente donc un Logan isolé et proprement traumatisé par la disparition de Jean Grey. Semi clochard, il traine son spleen en forêt avant de s’envoler au Japon se recueillir sur le lit de mort d’une vieille connaissance. Pris au milieu d’une violente lutte de pouvoir, il va devoir se battre pour redevenir le guerrier qu’il fut jadis.

 

© 20th Century Fox
© 20th Century Fox

 

Un pitch alléchant tiré de Je suis Wolverine écrit par Frank Miller et qui laisse enfin entrevoir un spectacle digne de la bestialité de son personnage titre. Contre toutes attentes, James Mangold accouche d’une œuvre bicéphale fonctionnant sur deux temps bien précis. Le premier, sorte de polar urbain sur fond de parcours initiatique, ancre Wolverine dans une réalité détonnant habilement avec ses autres incursions cinématographiques. S’il ne l’atteint jamais vraiment, Mangold tutoie davantage que ses prédécesseurs la profonde dualité de son héros, sorte de  rônin solitaire en quête d’une cause à défendre. Vu ici comme comme un carcan qu’il doit réapprendre à canaliser, le bouillonnement intérieur de Wolverine fait écho à sa grande solitude ou comment creuser davantage la psyché d’un personnage bien plus complexe qu’il n’y paraît.  Peu encline aux débordements de toutes sortes, cette première partie ose la sobriété pour mieux exploser lors de rares – mais néanmoins réussis- morceaux de bravoure. Point d’orgue de cette visite mouvementée au pays des samouraïs : un impressionnant combat sur les toits du plus rapide métro aérien de Tokyo.  Moins convaincant, l’autre versant du film joue la carte archi rabattue de l’expérimentation mutante. Déjà vu et venant étoffer un scénario qui n’avait pas besoin de tant de ramifications, il expose le caractère quelque peu schizophrène d’un long métrage pris entre velléités artistiques et marketings. L’ensemble est visuellement splendide, Wolverine gagne en profondeur et la réalisation assez sobre de Mangold ne manque pas d’intérêt mais voilà : on est chez les mutants et faudrait quand même que ça se voit un chouïa. Geekement louable mais parfaitement inutile, surtout quand le final –  assez prévisible – vient chassez sur les terres du premier Wolverine ! Faute d’un méchant vraiment charismatique, le métrage peine dans sa dernière partie à réellement impliquer le spectateur. Dépouillé de ces figures imposées Wolverine : le combat de l’immortel, reste un spin off très plaisant, certes destiné à nous faire gentiment patienter avant la sortie de X-Men : Days of the Future Past, mais n’oubliant jamais qu’il est doté d’une identité propre.

 

 

Un peu schizo mais attachant dans ses défauts, Wolverine : le combat de l’immortel reste un bon divertissement estival qui aurait gagné à rester centré sur son coté polar.

 

 



Powered by Preview Networks