Deauville 2013 : Critique All is lost

 
De J.C. Chandor. Avec Robert Redford. Sortie le 11 décembre 2013.
 
Un homme à la dérive.
 

Note : 2,5/5

 
J.C. Chandor était très attendu au festival de Deauville avec son dernier film All is lost. Suite au succès de sa première réalisation Margin Call, on se demandait sur quel nouveau terrain il allait nous mener. D’entrée de jeu, le décor est planté : Robert Redford est sur un bateau. Robert tombe à l’eau. Qu’est ce qu’il reste? Le personnage de Robert Redford n’a pas de nom. Lors d’un voyage sur les eaux de l’océan indien, son bateau entre en collision avec un container à la dérive. Rapidement, l’eau salée pénètre dans le voilier, privant l’homme solitaire de tous moyens de communication. Menacé par une tempête, il va devoir repousser ses limites pour tenter de survivre dans un univers hostile.

 

© Universal Pictures
© Universal Pictures

 
J.C. Chandor perturbe les codes du suspens en annonçant dès les premières minutes de son film que « All is lost »! Le tout étant de savoir si nous avons été trompé par cette déclaration initiale ou si tout est vraiment perdu avant même d’avoir commencé. On assiste à la lutte acharnée de cet homme seul qui tente le tout pour le tout, en rivalisant d’ingéniosités, pour faire face aux dangers permanents. Le problème est précisément que J.C. Chandor nous cantonne pendant tout le film en position d’assistants amorphes. Car à l’image de son héros silencieux, on ne ressent rien ou trop peu. L’angoisse et la tension ne transcendent jamais l’écran et les rares déclarations de Redford nous apparaissent comme lâchées dans un flot d’improbables. Alors oui, il y a du bon. Chandor n’a pas à se défendre d’une réalisation maitrisée du point de vue de l’image et de la technique. On aime aussi l’idée de la confrontation entre l’apparente sérénité du monde sous marin, et le désemparement de cet homme. Mais dans son ensemble, le film est subit.

 

Une réalisation grandiose pour une impression finale proche de l’onanisme intellectuel.