Deauville 2013 : Critique Short Term 12

 

Un film de Destin Cretton. Avec Brie Larson, John Gallagher Jr., Kaitlyn Dever. Prochainement.

 
La découverte Destin Cretton !
 

Note : 4/5

 

Après son premier essai avec  I’m not a hipster, Destin Cretton nous propose une pellicule digne d’un grand cinéaste, ovationnée par le public du festival de Deauville. Pourtant, sur le papier, le pari n’était pas gagné d’avance, mais il semble que le jeune réalisateur soit de ceux qui ont l’intelligence du regard et des mots pour aborder les sujets les plus difficiles sans tomber dans le pathos. On note qu’à l’origine, Short term 12 est le quatrième court métrage de Destin Cretton, prix du jury au festival de Sundance en 2009. Pour en ajouter à ce bon présage, l’adaptation de son court en long métrage à été soutenu par une bourse d’aide à l’écriture de l’Académie des Oscars.  Le film nous ouvre les portes d’un centre d’accueil pour adolescents en difficulté. Une véritable petite ruche, une famille, dans laquelle il faut évoluer tout en se faisant sa place. Nate, le nouvel éduc’, découvre les subtilités du métier, joyeusement encadré par une bande de collègues avertis, dont Grace et Mason, un couple d’encadrants dévoués corps et âmes au métier. Face à eux,  il y a Jayden, Marcus ou encore Sammy… Autant d’êtres en devenir, aux caractères affirmés, qui tentent de s’extirper d’un quotidien souvent brisé par les stigmates du passé.
 

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Ne se jouant jamais de l’émotion facile, Destin Cretton film au plus près et avec une justesse déconcertante ces personnages abimés qui se répondent comme à travers un jeu de miroirs. Parvenant à renvoyer au public toutes les subtilités de ces héros du quotidien ( aidé par un casting fabuleux), Cretton peut aussi se féliciter d’une narration parfaite et d’un sens de l’humour aiguisé. Car les corps saignent, se confrontent, se maltraitent, mais il y a des blagues, et de bonnes blagues potaches mêmes! Et si on aime que le scénario soit loin des clichés autour du pire, on aime d’autant plus qu’il ne tombe pas dans le rose bonbon quand il est question de l’amour et de l’amitié qui unit les protagonistes. La structure est ingénieuse et comme à travers un tour de passe passe, on croirait que le film dépasse ses propres ambitions en poussant le spectateur à s’interroger sur des sujets qui vont au delà du propos initial. Vaste, psychologique et sociétale, Short term 12 est un témoignage des temps à voir absolument.
 
 

Un sujet violent traité avec une finesse rare pour un résultat absolument bouleversant!