Deauville 2013 : Hommages à Cate Blanchett, John Travolta et Nicolas Cage

 

Cette année, le festival du cinéma américain de Deauville a rendu à trois grands noms : Cate Blanchett, John Travolta et Nicolas Cage. L’occasion pour les rédacteurs de Cinevibe de leur prêter allégeance à travers un top forcément subjectif.

 

Amandine Thebault

 

Cate Blanchett dans Heaven (Tom Tykwer, 2002)
Pour la grâce de Cate Blanchett et Giovanni Ribisi dans ce film que l’on aurait tendance à oublier malgré sa force poétique.  » Heaven  » est une belle histoire d’amour et une réflexion intéressante sur l’engagement. Cate Blanchett, exceptionnelle, y interprète avec poigne l’un des rôles les plus profonds de sa carrière.
 
 

 
 
John Travolta  dans Allo maman ici bébé (Amy Herckerling, 1989)
Comment ne pas rendre hommage à ce film qui est à l’origine de toute la conception imaginaire que nous nous faisons de la fécondation. Sans gêne aucune, il convient d’admettre que James, en manager écervelé d’une team bavarde, propulsée à grande vitesse dans une course effrénée à suspens, a su marquer de son empreinte toute une génération d’enfants en quête ou non de savoirs. Un doux traumatisme.
 

 
 
Nicolas Cage dans Huit millimètres (Joel Schumacher, 1999)
Voyeuriste, manipulateur, moralisateur… Les mots ne manquent pas pour illustrer la cascade de critiques qui se sont abattues sur Joel Schumacher lors de la sortie du film en salle. Le propos est horrifiant et malsain à souhait et quoi qu’il en soit aujourd’hui, la jeune fille des 90’s reste marquée par la prestation de Nicolas Cage, sans doute en raison de la « découverte » d’un milieu dégueulasse.
 

 
 
 
 

Alexis Pitallier

 

Cate Blanchett dans I’m not there (Todd Haynes, 2007)
Que dire de la performance de Cate Blanchett  dans cet hommage original au grand Bob Dylan ? Faire incarner une des personnalités du chanteur par une actrice était une idée formidable mais aurait pu se transformer en plantage. C’est tout le contraire grâce à l’incroyable prestation de Cate Blanchett, Elle est tellement époustouflante qu’une seule conclusion s’impose : elle n’est pas seulement la meilleure des incarnations de Bob Dylan. Elle EST Bob Dylan !! Prix de l’interprétation féminine amplement mérité à la Mostra de Venise en 2007.

 

 
 
John Travolta dans Volte/Face (John Woo, 1997)
Dans Volte-Face, John Travolta livre une de ses meilleures prestations. Dans cette histoire d’échange de visages entre un flic et son pire ennemi, Travolta et Nicolas Cage jouent tour à tour chacun le rôle de l’autre, comme s’ils jouaient des personnages dont les âmes se baladent entre les corps. Grâce à cette astuce, Travolta nous montre toute l’étendue de son talent. Déjà crédible en héros, il est impressionnant en terroriste psychopathe qui, tel un double maléfique, fait tout pour voler la vie de son adversaire. Un des  « méchants » les plus charismatiques du cinéma d’action.

 

 
 
Nicolas Cage dans Birdy (Alan Parker, 1985)
L’un des rôles marquants de Nicolas Cage dans l’une des plus belles histoires d’amitié du cinéma (Grand Prix du Jury au Festival de Cannes en 1985) par le réalisateur de Midnight Express et Pink Floyd the Wall. Le plus grand rôle également de Matthew Modine (plus que rare depuis), bouleversant en jeune homme qui se prend pour un oiseau et que son meilleur ami (Nicolas Cage) tente de guérir du traumatisme laissé par la Guerre du Vietnam. Un film inoubliable.

 


 
 

Raphael Borfiga

 

Cate Blanchett dans Chronique d’un scandale (Richard Eyre, 2007)
Une adaptation émouvante d’une histoire vraie : l’histoire d’amour entre un élève de 15 ans et son enseignante. Outre la performance tout en pudeur de Cate Blanchett, c’est aussi le personnage ambiguë interprété par Judi Dench qui fait l’intérêt du film. Un duo / duel d’actrices remarquable.

 

 
 
Nicolas Cage dans Prédictions (Alex Proyas, 2009)
Blockbuster palpitant mêlant science-fiction et paranormal. Une scène de crash aérien traumatisante, une mise en scène rythmée et des acteurs à la hauteurs. Un bon film pop corn relativement original et qui vaut le détour.

 

 
 
John Travolta dans Blow Out (Brian de Palma, 1981)
Travolta fait une parenthèse dans sa période disco (après Grease et la Fièvre du Samedi Soir et avant Staying alive) avec ce rôle plus sérieux sous la direction du maitre du suspense des années 70-80. Hommage à Carrie en ouverture, hommage tout court à Antonioni et Blow Up, Blow Out est la deuxième collaboration de Travolta et DePalma, 5 ans après Carrie.

 

 
 
 

Leslie Guyomard

 
Cate Blanchett dans L’Etrange Histoire de Benjamin Button (David Fincher, 2008)
Malgré sa beauté spectrale, Cate Blanchett s’est rarement vue tenir le haut de l’affiche. Il était temps que le Festival de Deauville répare cette injustice car on a tendance à oublier que la comédienne a défié les décennies dans L’Etrange Histoire de Benjamin Button, subissant tantôt un lifting express, tantôt un vieillissement prématuré, au point de (presque) en éclipser la jeunesse éternelle d’un certain Brad Pitt.

 

 
 
Nicolas Cage dans Prédictions (Alex Proyas, 2009)
Abonné aux navets – Benjamin Gates ou Ghost Rider pour n’en citer que deux – Nicolas Cage s’est toutefois illustré dans une poignée de films surprenants, dont Prédictions fait partie. Se situant entre le genre catastrophe et la science fiction, Prédictions se démarque du traditionnel film d’apocalypse et offre à l’acteur le rôle décisif d’un père aimant, garant de la survie de l’humanité. A mille lieues des bikers fantômes et autres chasseurs de trésor rudimentaires…

 

 
John Travolta dans Grease (Randal Kleiser, 1978)
John Travolta est un mythe, un roc, un monstre sacré comme qui dirait, capable de tout incarner et tout interpréter. Mais John Travolta restera pour toujours et pour toute une génération – y compris la mienne – le jeune gominé crâneur, lover et un brin bad boy de Grease. Et ce sans polémiquer autour de son légendaire déhanché.

 

 
 

Yohann Marchand

Cate Blanchett dans Le Seigneur des Anneaux (Peter Jackson, 2001)
Parce que la princesse Cate a prouvée au monde entier qu’en étant mono-expressive, sa beauté importait plus que son jeu d’acteur.
 

 
 
Nicolas Cage dans Volte/Face (John Woo, 1997)
Parce que devant la caméra de John Woo et face à son pote John, le petit Nico cabotine au point de livrer une performance surréaliste et jouissive.
 

 
John Travolta dans Battlefield Earth (Roger Christian, 2000)
Parce que Big John grimé en rasta pas content sauve in-extremis ce nanar scientologue de la chiure intersidérale.
 

 
 

Ilan Ferry

 
Cate Blanchett dans Hanna (Joe Wright, 2011)
Grandement sous-estimé à sa sortie, ce «conte de fées» où les assassins de sang froid remplacent les princes et princesses  se distingue non seulement par son approche mais aussi par la prestation d’une Cate Blanchett excellente en « sorcière » des temps modernes.

 

 
 
Nicolas Cage dans Lord of War (Andrew Niccol, 2005)
Petit bijou de cynisme, Lord of War a été l’occasion pour Nicolas Cage d’interpréter un personnage plus nuancé et sombre qu’à l’accoutumé. Génial en marchand d’armes très débrouillard, le comédien prouve que son nom se limite pas à de sublimes numéros de cabotinage.
 

 
 
John Travolta dans Pulp Fiction (Quentin Tarantino, 1994)
Avec Pulp Fiction, Travolta crée un personnage mythique et l’inscrit d’emblée dans l’inconscient cinéphilique. Aujourd’hui encore impossible de prononcer le nom de Vincent Vega sans penser à l’acteur et sa danse endiablée avec Uma Thurman.