Étrange Festival 2015 : jours 8 à 10

 

L’Étrange Festival c’est aussi l’occasion de voir d’illustres oubliés faire leur grand retour. Comme Kim Basinger qui, dans I am Here ,affronte les tourments de la maternité contrariée aux cotés de cette bonne vieille trogne de Peter Stomare. Un retour aussi discret qu’anecdotique puisque le film aura brillé puisque personne n’aura mentionné le film qui a disparu aussi vite qu’il est apparu. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’évènement de la journée n’était pas les projections en première exclusivité de Like cattle towards glow ou Tangerine mais bien la projection du chef d’œuvre de Sam Peckinpah : Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia dans le cadre de la carte blanche accordée à Guy Maddin. D’autres par contre vous diront que l’événement c’était l’arrivée d’Hideo Nakata (dont on attend plus grand-chose depuis le très moyen Chatroom) venu présenter Ghost Theatre. Si le résultat s’avère moins catastrophique que les insupportables The Complex et Monster, il demeure toutefois extrêmement anecdotique (pour ne pas dire paresseux) au regard de ce que le monsieur nous avait offert au début de sa carrière. Qu’il est loin le temps de Ring et Dark Water ! Une fois n’est pas coutume si l’on voulait voir un peu de folie au forum des images c’est du côté de Sono Sion qu’il fallait se tourner. Certes son Love & Peace avait déjà été diffusé avant mais il n’y a jamais de mal à se (re)faire du bien ! En soirée, si d’aventure vous étiez d’humeur romantique, il vous était possible avec votre dulcinée de voir Nina Forever histoire de vous assurer que finalement votre couple n’était pas si merdique que ça !

 

Tous droits réservés
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Pour sa dernière journée, L’Étrange Festival a décidé de marquer le coup. Tout d’abord avec Jodorowsky’s Dune, excellent documentaire sur la tentative avortée d’adaptation du chef d’œuvre de Franck Hebert par le mystique Alejandro Jodorowsky. Un documentaire d’autant plus précieux et poignant qu’il est littéralement habité par la personnalité hors normes de Jodorowsky dont l’enthousiasme, la bonhommie, l’excentricité laissent augurer de toute la démesure et le caractère forcément précurseur de son Dune. A l’image de Lost in la Mancha, on en ressort le cœur serré avec le sentiment d’être passé à côté d’un chef d’œuvre. Chef d’œuvre… voilà un qualificatif qu’on ne risque pas de donner à Baskin à moins d’être fan de thriller horrifico-esotérique avec supplément de moustaches et de toilettes turques ! De prime abord, le film séduit par sa facture technique puis finit par lasser à force d’exactions gores totalement gratuites et vaines. Frappé du syndrome de la surenchère, le film se complait dans le profondément dégueulasse au service d’un récit des plus banal. Une « œuvre » vaine calibrée pour les amateurs de trip mystico-sataniste sur fond de metal hardcore. Mieux vaut (re)voir l’inégal mais intéressant Lords of Salem de Rob Zombie autrement plus passionnant. Le festival s’est terminé en beauté avec le mucho épique Baahubali: The Beginning, première partie d’une grande fresque bollywoodienne qui selon certains de nos collègues ferait passer le récent Exodus de Ridley Scott pour une production de Dove Attia ! A tel point qu’au regard de l’enthousiasme général il peut être vu comme le meilleur film du festival. No comment… Mi figue, mi raison, tel est le sentiment procuré par cette édition qui, pour 2015, aura davantage soufflé le froid que le chaud malgré quelques belles pépites comme Moonwalkers, Cooties ou Men and Chicken, preuves supplémentaires que L’Etrange Festival arrivera toujours à nous surprendre. Et pour ceux qui souhaitent garder encore un peu de L’Etrange Festival avec eux sachez que L’Élan et La Peau de Bax seront projetés ce soir dès 19h30 au Cinéma Le Méliès à Montreuil.

 

Public Systeme
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L’Étrange Palmarès

 

Compétition Long Métrages

Grand Prix Nouveau Genre
La Peau de Bax d’Alex Van Warmerdam (les droits du film ont été acheté par Canal + Cinema pour une future diffusion sur la chaine)

 

Prix du Public
Moonwalkers d’Antoine Bardou-Jacquet

 

Compétition courts métrages

 

Grand Prix Canal +

The Grey Matter de Luke & Peter Mc Coubrey

 

Prix du Public
Splintertime de Rosto

 

Merci à Xavier Fayet et à toute l’équipe de L’Étrange Festival.