FEFFS 2012 : Jours 1&2

 

Jour 1 : un départ en fanfare !

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’à Strasbourg les week ends se suivent mais ne se ressemblent pas. Derrière le calme apparent se cache une ville dont l’effervescence se voit cristallisée sept jours durant par le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg. Pour célébrer comme il se doit ses cinq bougies, le festival s’est fendu d’un programme pour le moins éclectique. Premier coup de semonce samedi matin avec Eddy, the sleepwalking cannibal qui s’intéresse à l’amitié insolite entre un artiste peintre en panne d’inspiration et un grand dadet muet ayant la particularité de manger son prochain lors de ses crises de somnambulisme. Variation gore sur le thème de la création, ce premier long métrage du canadien Boris Rodriguez est une comédie gore au fort capital sympathie mais beaucoup trop gentille et prévisible. Dommage car si l’ensemble aurait pu se montrer beaucoup plus mordant (attention blague), les comédiens eux sont très convaincant. Dans un style tout à fait différent, Jackpot nous refait Petits meurtres entre amis à la sauce norvégienne. Rien de bien révolutionnaire mais le résultat s’avère si énergique qu’il suscite d’emblée la sympathie malgré une propension à bouffer à tous les râteliers de la comédie noire. Quelques heures plus tard c’est au tour du documentaire Side by side de faire son entrée en scène. Et quelle entrée ! Illustré par les propos d’invités de marque (au hasard Martin Scorsese, David Fincher, James Cameron, Christopher Nolan… excusez du peu) ce documentaire produit et présenté par Keanu Reeves est une passionnante réflexion sur la dualité entre argentique et numérique et son inscription dans l’histoire du cinéma. Didactique mais jamais pompeux, Side by side est une superbe lettre d’amour au cinéma. Entre temps, les rues de Strasbourg ont été envahies par une nuée de morts vivants à l’occasion de la traditionnelle et désormais incontournable Zombie Walk. Enfin, la soirée s’est terminée en beauté avec Maniac de Frank Khalfoun. Écrit par le duo Aja/Levasseur, cet intéressant remake du classique de William Lustig se démarque de son prédécesseur par un intéressant dispositif filmique qui évite malicieusement l’écueil du gimmick vain. Autant dire que personne n’aura dormi sur ses deux oreilles en ce premier soir placé sous le signe de l’hémoglobine.

 

Martin Scorcese et Keanu Reeves dans Side by Side
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Jour 2 : Un petit air de fin du monde

 

A Strasbourg, les dimanches ont une aura plus spatiales que spirituelles. C’est du moins le simili fil rouge de la journée où le cinéphile averti aura tôt fait de découvrir que la vérité est ailleurs ! Et pourquoi pas en Inde tiens ? C’est le pari tenu par le rigolo Ra-One avec le grand Shah Ruh Khan dans le double rôle d’un inventeur distrait et de son avatar numérique. Lorgnant autant du coté de Terminator 2 que de Programmé pour tuer de Brett Leonard, cette incursion SF au pays de Ghandi arrive avec quinze de retard mais séduit grâce à son charme purement bollywoodien. Avis aux amateurs du genre. Présenté en compétition, le très attendu Doomsday Book joue la carte du film à sketches sur fond de fin du monde imminente. Soit trois histoires traitant de l’apocalypse sur un ton caustique où l’humour se fait très noir. De fait, le segment réalisé par Kim Jee Woon (J‘ai rencontré le diable) détonne quelque peu tant il prend son sujet au sérieux, sorte de croisement entre I,Robot et Little Buddha il se focalise sur un robot prétendant être la réincarnation de Bouddha. Une très belle idée qui aurait mérité de faire l’objet d’un long métrage à part entière. Las, le résultat se montre un peu trop bavard et hors sujet avec le reste pour remporter réellement l’adhésion. Au final, on ne retiendra de Doomsday Book que son ironie mordante. Changement de décor avec The Pact qui nous refais le coup de la maison hantée. Bavard, lent et bourré de scories, le film se révèle très vite aussi vain qu’ennuyeux. On zappe ! Fin de soirée mouvementée avec The Agression Upscale, petite série B rigolote qui oppose un gamin débrouillard et sadique aux tueurs à gages ayant zigouillé sa famille. Violente et sans concessions, cette version trash de Maman j’ai raté l’avion est le prototype parfait du film de minuit à partager entre potes !

 

Tableau de notes mortel

 

Eddy, the sleepwalking cannibal : 2,5/5

Jackpot : 3/5

Side by side : 4/5

Maniac : 3,5/5

Ra-One : 3/5

Doomsday Book : 3/5

The Pact : 1,5/5

The Agression Upscale : 3/5