FEFFS 2012 : Jours 3&4

 
Jour 3 : famille, je vous aime !
 
Lundi aura été une petite journée pour les festivaliers. Petite mais pas avare en surprises. A commencer par When the lights went out. Classique mais efficace, cette histoire d’exorcisme située dans l’Angleterre des années 70 ancre parfaitement son récit dans une certaine réalité sociale en suivant les péripéties d’une famille prolo victime des agissements d’un fantôme hantant leur nouvelle maison. Sorte de croisement entre Amityville et les films de Ken Loach, le résultat s’avère franchement plaisant d’autant qu’il dresse in fine une jolie histoire d’amitié entre deux petites filles. Le reste de la journée a été particulièrement calme mais pas pour les amateurs de classiques qui ont pu se délecter de perles aussi inestimables que Les contes d’Hoffmann, Le monde, la chair et le diable ou le magnifique Le Narcisse noir. Ce n’est qu’à partir de la soirée que les choses sérieuses ont commencées. Trop sérieuse même serait on tenté de dire devant Antiviral de Brandon Cronenberg. Avec ce film, le fiston du réalisateur de Videodrome nous plonge dans une société adulant ses stars au point d’avoir crée un véritable marché parallèle proposant au quidam de s’injecter des virus contractés par ses idoles. Une belle idée prétexte à une intéressante réflexion sur le pouvoir sacré des icones modernes. Sauf que voilà : si le propos est passionnant, il a déjà été exploité ailleurs et en mieux. Au lieu de se singulariser, le réalisateur se borne à singer le cinéma de son père autant d’un point esthétique que thématique. D’autant plus dommageable qu’Antiviral démontre bien que Cronenberg fils a toutes les cartes en main pour dérouler un univers bien à lui. Pour clore le tout, les plus impétueux se seront plongés dans l’univers de Stephen King avec l’inédit Bag of Bones de Mick Garris. D’une durée de trois heures, ce téléfilm fleuve diffusé dès minuit est une adaptation correcte qui aurait toutefois gagné à être resserré au niveau de l’intrigue. En dépit du cabotinage d’un Pierce Brosnan en roue libres, Bag of Bones reste plaisant.

 

 

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Jour 4 : Teen spirit

 

Nos amis les djeun’s ont servis de fil rouge durant la journée de mardi. A commencer par Elfie Hopkins. Detective story ayant pour héroine une apprentie Sherlock Holmes sauce punk, ce premier film de Ryan Andrews mélange maladroitement les genres . Il faut dire qu’à force de ruptures de ton mal négociées et jamais vraiment assumés, le film finit par tourner en rond. Dans le même style l’excellent Brick de Rian Johnson se révélait autrement plus probant. Au final, on retiendra surtout la présence de Jaime Winstone qui insuffle une trash attitude bienvenue dans le rôle titre. Après cette incursion au pays de Galles, une petite parenthèse post apocalyptique et vintage s’imposait. Et quel meilleur film que Mad Max 2 pour enflammer le cinéphile en mal de sensations fortes. Présenté dans une copie VF à peine ternie par les usages du temps, le classique de George Miller n’a pas pris une ride et prend toute sa dimension sur grand écran. Quelques heures et une pluie antédiluvienne plus tard, il était temps de retrouver le président du jury, Mick Garris, pour une projection en sa présence de son film La nuit déchirée. Réalisé en 1992, cette première adaptation de King par Garris est toujours aussi efficace et demeure l’un des meilleurs (voire le meilleur) films de son réalisateur. Quatre vingt dix minutes plus tard, Garris est parti à la rencontre du public lors d’une entrevue bourrée d’humour. Sacré Mick ! Pour clore les festivités, nous avions rendez vous avec Pauline, l’étrange ado au centre d’Excision. Tragicomédie gore triturant l’image d’Epinal de l’american way of life, ce premier long (encore un) s’avère être une très belle surprise aussi mélancolique que dérangeante. Porté par le jeu tout en nuances de la fascinante AnnaLynne McCord et les apparitions de Traci Lords, Malcolm McDowell et John Waters dans des rôles à contremploi, Excision explore le spleen adolescent de façon originale et sans aucune complaisance.

 

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Tableau de notes mortel

 

When the lights went out : 3,5/5

Antiviral : 2,5/5

Bag of Bones : 3/5

Elfie Hopkins : 2/5

Mad Max 2 : 4,5/5

La nuit déchirée : 3,5/5

Excision : 3,5/5