Festival du film fantastique de Strasbourg 2011 : jour 2

 

La tendance est à l’accalmie en ce deuxième jour à Strasbourg avec seulement deux films projetés en matinée. Mais avant d’aller plus loin séquence émotion matinale : alors que le cinéma st exupéry ouvre tout juste ses portes pour accueillir la poignée de courageux journalistes venus pointer à neuf heures du mat’, arrive George A. Romero, le seul, l’unique. L’émotion teintée d’une pointe de tristesse submerge les quelques témoins de l’arrivée de ce grand bonhomme alors qu’il tente de monter les escaliers l’amenant à la salle de projection. Le Monsieur n’a visiblement plus la gniake des grands jours mais son aura reste intacte. Passé ce petit intermède place au premier film de la journée : Rabies.

 

De méchants garçons

Vendu comme « le premier film d’horreur israélien », Rabies démontre très vite qu’il faut se méfier des étiquettes. Vrai/faux survival , le film du duo Aharon Keshales, Navot Papushado plonge une poignée de personnages en pleine forêt. Quiproquos et rancoeurs vont bientôt révéler les pulsions homicides de chacun. Mise en application gore de la fameuse Loi de Murphy, Rabies n’est pas à proprement dit un film d’horreur dans la mesure où il ne fait intervenir aucun élément surnaturel et préfère se focaliser sur le facteur humain en situation de péril. Une thématique intéressante qui met toutefois du temps à se dessiner. Et si l’on voit bien où les réalisateurs veulent en venir, la construction trop disparate et le déséquilibre entre les multiples histoires parallèles finissent par lasser et rendre la mécanique beaucoup trop prévisible. Dommage.

 

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Le second film, Sint, marque le grand retour de Dick Maas, réalisateur de L’ascenseur. Cette fois, il s’attaque à St Nicolas, équivalent du Père Noël chez nos amis des Pays Bas ici transformé en boogeyman terrifiant. Accompagné de sa clique de morts vivants, le Saint Père zigouille marmots et adultes dans un Amsterdam mis sens dessus dessous. Relecture rigolote de tout un pan du folklore germanique, Sint est une bonne petite série B parfois cheap, souvent bordélique mais diablement généreuse . Soit un pur produit de vidéo club très orienté 80’s, devant autant à Freddy Krueger et Michael Myers empruntant au premier un visage brulé et au second l’association à une célèbre fête. Con mais efficace. Dans quelques heures, les cinéphiles auront le privilège d’assister à un ciné concert autour d’Haxan, le chef d’œuvre imaginativement délirant réalisé par Benjamin Christensen de 1922, tandis que les amateurs de sensations (très) fortes pourront se faire les dents sur I Spit on your grave, remake du rape & revenge éponyme.  Girl power quoi !