Interview : Lionel Grenier (Revue Manivelle)

 

Un an ça se fête… à l’occasion du premier anniversaire de  la revue Manivelle, Cinevibe a décidé de se pencher sur le cas de cette publication pas comme les autres à travers un entretien avec son créateur et rédacteur en chef Lionel Grenier. Et pour les plus curieux on vous balance l’exclu du moment : le numéro 6 de Manivelle débarquera début septembre avec en couverture le grand Sylvester Stallone qui se verra consacré un dossier sur lui et son incarnation du rêve américain. Si c’est pas de la bonne vibe ça !

 

Peux tu nous raconter la genèse de la revue ?
J’ai commencé à écrire pour d’autres fin 2006, début 2007… Très vite, j’ai été cloisonné dans le cinéma d’horreur alors que je voulais m’exprimer aussi sur d’autres films, d’autres émotions. J’ai donc créé Manivelle. Le lancement a été difficile car même si j’avais le soutien de proches, j’étais tout seul. Puis, j’ai trouvé des rédacteurs mais ce qui a vraiment lancé la revue, psychologiquement je veux dire, c’est quand j’ai rencontré notre infographiste, Vanessa. Là, la revue pouvait enfin prendre forme !

 

Pourquoi ce titre Manivelle ?
La difficulté quand on écrit sur le cinéma, c’est de garder l’émotion originelle devant une image, un son… Les premières caméras fonctionnaient avec une manivelle, alors je me suis dit que cela collait bien. Et puis, je voulais un terme rattaché au travail manuel pour rappeler qu’un film ne se fait tout seul, comme ça.

 

Combien êtes vous dans l’équipe ?
Cela dépend de plusieurs facteurs à chaque numéro mais disons qu’en moyenne, nous sommes une bonne quinzaine.

 

Qu’est ce qui distingue ta revue d’un fanzine ?
C’est marrant qu’on nous pose autant de fois cette question. Un fanzine est par définition  fait dans la « clandestinité » par des fans. Manivelle est éditée officiellement par un organisme reconnu. Nous avons donc des obligations de parution… Les rédacteurs de la revue ne sont pas des fans mais des passionnés. Ceux qui ont déjà lu la revue peuvent dire que sur la forme, elle est… agréable, soignée. Quant au fond, à chacun de juger.

 

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Comment la revue est elle perçue ? Avez vous des lecteurs assidus ?
Il est difficile de répondre à cette question… Disons que d’après les retours que nous avons, d’après les différents partenariats que nous faisons, il semblerait qu’elle soit perçue comme crédible aux yeux de certains professionnels. Quant au lectorat, si nous regardons nos ventes, il est clair que nous avons une base solide car il n’y a que très peu d’écart entre les différents numéros. C’est encourageant.

 

 Quels sont les défis que doit relever Manivelle à l’heure actuelle ?
Gagner encore plus en légitimé et survivre.

 

La diffusion régionale, un handicap ?
Si, comme d’autres revues, Manivelle ne passe pas par le circuit traditionnel des kiosques nationaux, elle est quand même vendue à Paris, en Isère, dans le Gard, le Var et le Vaucluse. Les Toulousains peuvent la consulter à leur médiathèque. Mais la difficulté est que d’autres lecteurs sont obligés d’acheter la revue sur le net ou par correspondance. Mais ainsi, comme l’enjeu économique est moins important, nous pouvons être indépendants. Et l’indépendance ne se mesure pas au nombre de films qu’on vilipende.

 

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Crois tu que la presse papier spécialisée dans la culture ou le ciné a encore du poids face au net ?
Il est clair qu’aujourd’hui, les revues papiers ne doivent plus se contenter des news ou des jugements « j’aime/j’aime pas ». L’intérêt d’Internet est d’offrir une actualité très vivante, de proposer des bandes annonces, de partager des impressions, etc. A chacun de trouver sa particularité… Le tout est d’être exigeant avec soi-même. Ainsi, je pense que la toile et le papier sont (et doivent être) complémentaires.

 

Quel film t’as récemment marqué ?
Je dirais Tree of Life de Terrence Malick et aussi La Solitude des nombres premiers de Costanzo Saverio. Pour information, le DVD sort le 7 septembre.
Ton film de chevet ?
Question vache !… POLA X de Leos Carax même si, je sais, ce film n’est pas beaucoup aimé.

 

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L’avenir de Manivelle ?
Les lecteurs seuls nous le diront ! Et puis, il faut avoir la santé aussi.

 

Si vous voulez en savoir plus sur la revue n’hésitez pas aller sur leur profil Myspace ou sur http://manivelle-larevue.blogspot.com/

 

Merci à Lionel Grenier pour cet entretien et bonne chance pour la suite