Alors que la saison 2010/2011 s’achèvera le 31 juillet prochain avec l’exposition Kubrick qui bat des records de fréquentations (plus de 100 000 visites), la Cinémathèque française annonce les vingt cycles de rétrospectives et d’expositions à venir. Pour sûr, les anciens et les jeunes cinéphiles trouveront leur compte parmi les différentes propositions.

La première exposition débutera le 19 octobre 2011 et sera consacrée au film phare du réalisateur allemand Fritz Lang, Métropolis. Véritable matrice du film de science fiction à l’urbanisme gigantesque, Métropolis a inspiré plus d’un cinéaste (George Lucas et Ridley Scott entre autres). À l’occasion de la nouvelle reconstitution complète du film, déjà disponible en Blu-ray outre-Atlantique et outre-Rhin, l’exposition proposera 200 œuvres et pièces originales issues de la production du film. Si ce parcours autour des six grandes séquences du film a déjà été présenté en 2009 à la Deutsche Kinematek de Berlin, elle sera enrichie par la collection privée de la Cinémathèque française grâce à sa première conservatrice Lotte H. Eisner. Cela comprend entre autres 800 photographies de plateau, des dessins originaux ou encore le robot reconstitué. La fin de cette somptueuse exposition est prévue pour le 29 janvier 2012. En marge de cet événement, nous pourrons découvrir également le nouvel ouvrage de Bernard Eisenschitz intitulé Fritz Lang au Travail. Enfin, le film Métropolis sortira en DVD et Blu-ray collector le 5 octobre 2011 chez TF1 Vidéo.Autour du long-métrage de Fritz Lang, nous pourrons redécouvrir l’œuvre riche du cinéaste qui débuta au temps du muet pour finir au parlant aux Etats-Unis. La rétrospective sera intégrale et a fortiori incontournable. Toujours dans lignée de Métropolis, un cycle autour des Cités futuristes sera proposé du 18 octobre au 4 décembre 2011. De Things to come de William Cameron-Menzies à Blade Runner de Ridley Scott en passant par le cinéma d’animation nippon, l’architecture en grand format dans la SF sera particulièrement mise en avant.

Bien avant l’hommage consacré au cinéma de Frtiz Lang, la Cinémathèque française nous rappellera l’étonnante filmographie du metteur en scène américain Blake Edwards. À partir du 24 août et jusqu’au 17 octobre 2011, l’intégralité de ses films sera proposée en marge de sa commémoration lors du prochain festival de Deauville. Parallèlement, tous les films de Nanni Moretti seront présentés du 5 au 25 septembre avec, en point d’orgue, l’avant-première de son dernier film Habemus Papam qu’il présentera avec l’acteur principal Michel Piccoli. Une leçon de cinéma est prévue également avec le metteur en scène transalpin. Plus confidentiels car méconnus dans nos contrées, les cinéastes Leopoldo Torre-Nilsson et Tetsujiro Yamagani auront droit à une rétrospective des leurs films ou productions. Le premier est argentin et a œuvré au renouvellement de ce cinéma à la fin des années 50 avec des films expressionnistes et baroques non loin des univers d’écrivains tels que José Luis Borges ou Adolfo Bioy Casares. Le second est japonais et a fondé une production de documentaire (mais aussi de fictions) en 1986 baptisée Siglo. Ses films ont pour but de dénoncer la pollution, la pauvreté et l’alcoolisme dont il est témoin depuis des années. Ces deux cinéastes seront à découvrir respectivement du 28 septembre au 30 octobre et du 2 au 20 novembre 2011. Juste après, le cinéma estonien prendra place du 23 novembre au 4 décembre à travers 10 long-métrages et un programme de films d’animation datant à 1927 à 2007.

L’année 2011 s’achèvera avec une rétrospective intégrale d’un des plus célèbres réalisateurs américains au monde : Steven Spielberg. Avec l’arrivée de son film d’animation Tintin et le secret de licorne le 26 octobre 2011 puis du Cheval de guerre le 22 février 2012, la Cinémathèque française lui rendra hommage en sa présence. De Duel à Munich en passant par Les dents de la mer ou La liste de Schindler, vous pourrez revivre certaines de ses « aventures cinématographiques » les plus mémorables sur grand écran. Un autre grand cinéaste américain mais moins « mainstream », Robert Altman, disparu en 2006, aura sa filmographie complète présentée à la Cinémathèque.
L’amorce de l’année 2012 se refermera en partie sur un hommage à l’actrice française Bulle Ogier, en sa présence, via une sélection des films qui ont marqué sa carrière grâce des metteurs en scène comme Alain Tanner, Luis Buñuel, Jacques Rivette, Barbet Schroeder ou encore Werner Schroeter. Si l’année 2011 a été l’année des Outre-mer, aucun regard sur ce cinéma n’avait été proposé durant cette période. Cet écart sera rattrapé en 2012 avec une sélection de films, des rencontres avec des metteurs en scène et une conférence sur le devenir de ce cinéma discret. Si le genre fantastique est plus associé aux films anglo-saxons, japonais ou italiens, il serait dommage de l’oublier en France. Les Archives Françaises du Film programmera donc un ensemble de films français des premières heures du cinématographe en 1895 jusqu’à 1985. Les amateurs de cinéma asiatique ne seront pas en reste. Si en 2011, la production japonaise Toei fêtait ses 60 ans, l’an prochain la Nikkatsu soufflera, elle, ses 100 bougies. Première compagnie de production cinématographique, la Nikkatsu connu des hauts et des bats marquants mais elle a permis de voir émerger le talent de nombreux cinéastes comme Shozo Makino, Kenji Mizoguchi, Kon Ichikawa, Yuzo Kawashima ou encore Seijun Suzuki. Last but not least, le cinéaste hongkongais King Hu sera à redécouvrir à travers une rétrospective de ses wu xia pian comme L’hirondelle d’or, Raining in the mountain ou encore le magnifique Touch of zen.

Si l’hiver 2012 s’achève en beauté, le printemps 2012 s’ouvrira avec poésie et mystère avec la seconde et très attendue exposition consacrée au réalisateur Tim Burton. Produite et déjà exposée au MoMa de New York, c’est un voyage à travers l’univers du cinéaste qui nous sera proposé grâce à 700 œuvres qui comprennent des dessins, des sculptures, des accessoires, des maquettes, des costumes et quelques films de jeunesse tourné en Super 8 ou 16 mm. Evidemment, les films du réalisateur d’Ed Wood seront à revoir sur grand écran. Tim Burton participera aussi à une masterclass et aura droit à une carte blanche.
Les hommages se succéderont avec une rencontre particulière avec Alain Cavalier dont le dernier film Pater a été sélectionné cette année à Cannes et qui est actuellement en salles. Les cinéastes Bernardo Bertolucci, Kiyoshi Kurosawa et le compositeur Gabriel Yared seront les derniers invités de la saison 2011/2012 pour des cycles qui leur seront consacrés. N’oublions pas les films de Jacques Feyder, acteur et réalisateur français du cinéma muet puis parlant. Ce sera l’occasion de découvrir Gribiche, Crainquebille ou encore Les gens du voyage. L’été 2012 vera lui, une sélection de films égyptiens dans un programme intitulé Egyptomania. Un regard sur les films du cinéaste Edgar G. Ulmer nous sera proposé pour (re)découvrir Détour, Barbe bleue ou encore Le bandit. Plus rares, les films du cinéaste devenu rabbin Uri Zohar seront à découvrir avant la fermeture estival de la Cinémathèque française. Voilà une saison riche en rendez-vous cinéphiles dont on espère un succès aussi franc que l’année précédente.
Bande-annonce de la saison 2011/2012 de la Cinémathèque française
Merci à Elodie Dufour de la Cinémathèque française