L’Etrange Festival 2011 : Morceaux choisis (Partie 2)

 

Cela fait sept jours maintenant que l’Etrange Festival s’est installé au Forum des Images emportant avec lui sa cohorte de bizarreries toujours plus frappées ou intrigantes. Venu s’engouffrer dans la brèche, Cinevibe n’en est pas ressorti indemne. La preuve par deux.

 

Wake Wood de David Keating. Avec Aidan Gillen, Timothy Spall et Ellen Connoly. INEDIT

 

Troisième film sorti sous l’égide de la nouvelle Hammer (dont le logo est de toute beauté), Wake Wood convoque superstitions celtiques et deuil enfantin, le tout nimbé dans une ambiance suffocante à souhait.  Dans le rôle du padre endeuillé on retrouve Aidan Gillen, bien connu pour avoir interprété Tommy Carcetti, politicien arriviste et idéaliste de la série The Wire. Face à lui, Timothy Spall (bras droit de Voldemort dans les Harry Potter) se montre tout simplement impérial. Il y a deux films dans Wake Wood : le premier est un  clin d’œil à The Wicker Man avec son lot d’habitants inquiétants et autres sacrifices paiens dans un petit village trop tranquille. Le second prête allégeance à Simetierre et confronte des parents endeuillés à leur progéniture revenue d’entre les morts. Une référence beaucoup trop ostentatoire qui a pour effet de phagocyter quelque peu l’ensemble. Dommage car Wake Wood est loin d’être honteux et propose une relecture intéressante des œuvres qu’il cite utilisant à bon escient leurs codes. Il en résulte  une bobine certes efficace mais qui aurait gagnée à distiller le malaise lors de sa seconde partie. On retiendra au final une relecture assez bien foutue et oppressante. C’est déjà ça !

 

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Note : 3/5

Etrange attitude : 3,5/5

 

 

Stake Land de Jim Mickle. Avec Nick Damici, Connor Paolo et Kelly McGillis. INEDIT

 

Comme l’a précisé l’ami Rurik Sallé en début de séance, il y aurait beaucoup de jeux de mots à faire avec un titre pareil. C’est pourquoi on va s’en dispenser ici. Stake Land n’est pas un documentaire à charge contre la production de viande (oups !) mais un post nuke dans lequel une poignée de survivants traverse une Amérique ravagé par les vampires. Sorte de pendant véner’ de La Route, Stake Land est une série B fort bien emballée et esthétiquement très belle. Le réalisateur Jim Mickle à qui l’on devait déjà le rigolo mais inégal Mulberry Street peaufine son cadre avec amour. Cependant, ce que le film gagne esthétiquement il le perd en termes d’émotions via une narration maladroite à grands renforts de voix off redondante. Soucieux de coller au plus près de ses modèles, le cinéaste en oublie quelque peu les relations entre ses personnages. Trop survolées, celles-ci se voient expurgées de toute substance et anihile partiellement l’empathie pour les protagonistes. Il n’en demeure pas moins que pour un second essai, Stake Land reste franchement réussi, il lui manque juste un supplément d’âme.

 

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Note : 3/5

Etrange attitude : 3,5/5

 

 

Merci à Xavier Fayet de l’Etrange Festival