Jour 3 : J’aurais ta peau !
Semaine oblige, le programme du PIFFF est un peu moins chargé avec seulement deux films par jours. Celle-ci a commencé sur les chapeaux de roue avec le dérangeant In Their Skin. Initialement titré Replicas, le film met en scène une famille venue se ressourcer dans la maison familiale suite à un drame épouvantable. C’était sans compter les voisins d’en face aussi envahissant qu’inquiétants. Sous genre souvent mal exploité, le home invasion movie est revenu à la mode suite au succès du remake de La Dernière Maison sur la Gauche. A contrario de beaucoup de ses congénères, In Their Skin réussit son pari grâce à des personnages très réussis pour lequel on ressent une véritable empathie. Petit à petit, In Their Skin distille le malaise (excellente scène de diner) jusqu’au climax final. Mais ce qui fait le force du métrage c’est qu’il se définit moins comme un film de genre que comme l’histoire d’une famille hantée par ses propres démons. En dépit de quelques longueurs, le film de Jeremy Power Regimbal réussit son pari d’home invasion movie déviant et efficace.

Parenthèse bienvenue dans une programmation bien sanguinolente, le docu Side by Side dont nous vous disions déjà le plus grand bien à l’occasion du FEFFS (cf. notre compte rendu) a drainé son petit nombre de curieux. Il faut dire qu’un film convoquant des noms aussi illustres que Martin Scorsese, David Fincher, Christopher Nolan, Lana et Andy Wachowski etc… a de quoi susciter la curiosité. Nous ne reviendrons donc pas sur cet excellent docu à la fois ludique et complet qu’on espère voir un jour en France que ce soit au cinéma ou en vidéo.
Jour 4 : Ciné Driver
C’est beau une ville la nuit… du moins pour les spectateurs du PIFFF car Aiden, le héros de Crave , sixième film en compétition, elle tiendrait plutôt de la Babylone moderne. Il faut dire que le monsieur n’a pas un métier facile puisqu’il photographie des scènes de crime toutes plus abominables les unes que les autres dans un Detroit petit à petit déshumanisé. Efficace rejeton 2.0 de Taxi Driver, le film de Charles De Lauzinka (réalisateur de making of émérite) vaut surtout pour le jeu tout en subtilité de Josh Lawson (sosie officieux de Jason Clarke), absolument génial en citoyen au bord de l’implosion. Vrai/faux vigilante, Crave est un très beau drame urbain aux tenants et aboutissants parfois prévisible mais compensée par une réalisation efficace regorgeant de petites idées de mise en scène. Un diamant brut qui augure du meilleur pour l’avenir de ce cinéaste qui a tout d’un grand.

Encore plus anxiogène (oui c’est possible !), le rape & revenge Seasoning House et son pitch à base de jeune sourde tentant de s’évader dans un bordel dans les Balkans aura divisé. N’ayant malheureusement pas eu l’opportunité de le voir nous ne nous prononcerons pas mais certains retours attisent notre curiosité. Un acte manqué qu’on espère voir rattraper à l’occasion d’une éventuelle sortie vidéo ou salles (on peut toujours rêver !). Sinon on le répète : c’est beau une ville la nuit, surtout quand les étoiles surplombent le Gaumont Opéra Capucines à l’issue d’une ultime projection nocturne !
Merci à Blanche Aurore Duault et Nathalie Iund de Miam ainsi qu’à toute l’équipe du PIFFF