Test Blu- ray : Sin City – J’ai tué pour elle

 

Un film de Robert Rodriguez et Frank Miller. Avec Mickey Rourke, Josh Brolin, Eva Green, Joseph Gordon Levitt. Sortie en DVD & Blu-ray le 17 janvier 2014.

 

Relative déception en salles, Sin City 2 se refait une santé en Blu-ray. L’occasion de (re)plonger dans la ville du pêché ? Réponse dans notre test.

 

Note film : 2,5/5

 

Sur le papier, Sin City : J’ai Tué Pour Elle avait de la gueule. L’attente fut longue et interminable : elle dura neuf ans. Neuf ans à attendre les retours de Marv, Nancy et Dwight. Suivant la même recette que le premier Sin City, ce second volet se perd totalement entre les différentes histoires, notamment dû à une temporalité inexpliquée. Ces différentes histoires ne sont certes pas catastrophiques mais on n’est vraiment pas à la hauteur des histoires qui alimentaient le premier film. Pourtant, J’ai Tué Pour Elle (le tome 2 des Graphic Novels) était de loin le meilleur et celui où il y avait le plus de choses à transposer à l’écran. C’est d’ailleurs la seule des trois histoires qui est vraiment réussie. A commencer par un casting 4 étoiles composé de Josh Brolin (qui remplace au pied levé un Clive Owen qui nous manque quand même), Rosario Dawson, Dennis Haysbert, Jeremy Piven, Christopher Meloni mais surtout Eva Green, terriblement envoûtante dans le rôle de la redoutable prédatrice Ava Lord. La seconde histoire démarre très bien (avec un Joseph Gordon-Levitt en très bonne forme) pour se terminer très mal. Quant à l’histoire écrite spécialement pour le film (mettant en vedette Jessica Alba et Mickey Rourke), c’est de loin la plus ratée. On a cette terrible impression que Miller se répète, qu’il ne sait plus où aller, et qu’il nous pompe la même revenge story qu’il a l’habitude de faire. Excepté que là, c’est clairement moins bien. Le final est bâclé et on reste sur notre faim. On en ressort avec finalement cette fameuse phrase : « Tout ça pour ça ». L’autre point négatif du film, c’est l’esthétique. Là où elle était un vrai atout sur le premier film, elle se perd sur le second. Certains effets visuels sont ratés, les maquillages (surtout celui de Mickey Rourke) sont trop visibles, et surtout, le cadre ne met pas en valeur certains éléments du décor. On a connu Robert Rodriguez beaucoup moins « je m’en foutiste » et Frank Miller beaucoup plus inspiré. Pour Rodriguez, ça peut se comprendre. Il gère désormais une chaîne de télévision, il a ses propres séries en cours, donc il torche pas mal ses projets (et il n’en peut plus de faire venir ses potes juste pour une seule séquence, un peu comme le syndrome Machete Kills). Pour Miller, c’est un peu plus compliqué : il contribue au massacre de son propre bébé. Sans être un navet monumental, Sin City : J’ai Tué Pour Elle reste une sacrée déception, vraiment en-dessous du premier, aujourd’hui considéré comme étant culte. On aurait tué pour avoir un excellent film. Kevin Cattan

 

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© Metropolitan Filmexport

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Blu-ray : 3,5/5

 

© Seven Sept
© Seven Sept

 

 

Image et Son  : 5/5

Les visuels sont des photos officielles du film et non des captures du Blu-ray. Le test a été réalisé sur l’édition 2D.

 

À l’instar du Blu-ray du premier film, Sin City: J’ai tué pour elle est resplendissant en 1080p. De la précision du piqué de l’image numérique à la profondeur de champ en passant par les appels de couleurs au beau milieu de l’éclatant noir et blanc, les cases de Frank Miller prennent vie à l’écran. Peut-être encore plus en 3D tant l’ensemble de l’image (décors et personnages) et notamment les éléments en surimpression (voitures, flocons de neige etc.), semble être découpé au couteau. Plus impressionnant sur cette suite, c’est l’utilisation de la couleur pour attirer l’œil sur la profondeur de champ parfois dans la ville et surtout pour accentuer le jeu des acteurs (Eva Green en tête avec ses yeux verts digne d’un serpent hypnotiseur tant pour convaincre ou menacer la gente masculine). Bref, c’est un véritable festin pour la rétine. Il en va de même pour les sons de la ville du péché présentés ici en DTS HD Master Audio 7.1. Pas de jaloux qu’on apprécie la VF ou la VO, tout le monde est logé à la même enseigne avec forcément un très léger avantage pour la piste d’origine, plus précise. Ceci dit, la voix gutturale de Marv’ vous captivera d’emblée (et peu importe la langue) tandis que les effets et autres voix off se démarqueront des uns des autres sans problèmes. Les scènes d’actions sont bien soutenues sur l’ensemble des enceintes avants et arrières sans trop charger le caisson de basses. Il y a un équilibre, une « propreté » dans l’ensemble qui plaît à l’écoute. Techniquement cette édition Blu-ray, signée Metropolitan, en met plein la vue et les oreilles.

 

© Metropolitan Filmexport
© Metropolitan Filmexport

 

 

Interactivité : 3/5

Metropolitan nous propose tous les bonus de l’édition américaine sortie chez Starz/ Anchor Bay en novembre dernier. Contrairement au premier film, il n’y a pas de commentaire audio de la part des deux réalisateurs qui manque cruellement ici car les autres suppléments ne donnent pas assez d’informations quant à l’ensemble des coulisses du film. Il reste l’interview des réalisateurs (9min 01s) où Robert Rodriguez explique que c’est son histoire préférée dans la série des Sin City et qu’il aurait voulu le faire en premier. Frank Miller revient sur sa collaboration avec le réalisateur d’El Mariachi et leurs centres d’intérêts communs tandis que le choix du casting est abordé. Sorte de conférence de presse, les coulisses du film (30min 04s) présentent Joseph Gordon-Levitt, Eva Green, Josh Brolin, Jessica Alba, Frank Miller et Robert Rodriguez face à des journalistes. L’utilisation de la 3D, l’impact de ce tournage dans l’œuvre de Miller, l’inclusion d’histoires inédites par rapport au roman graphique et les différents challenges à accomplir pour les acteurs, sont évoqués ici. Plus succincts mais aussi intéressants, les modules Les maquillages spéciaux (6min 39s) et Les cascades (5min 37s) donnent la parole respectivement à Greg Nicotero et à Jeff Dashnaw qui sont tous les deux, des collaborateurs de longue date de Rodriguez. Célèbre dans le maquillage d’effets spéciaux, Nicotero évoque les nouveaux défis de cette suite, à savoir l’œil de Dwight et les maquillages de Mickey Rourke et de Stacy Keach. Doublure de Marv’ sur les scènes d’action, Dashnaw, lui, explique son travail et rappelle combien il connait Robert Rodriguez depuis de nombreuses années. Les scènes de Jamie Chung (Miho) et les scènes à moto sont revues presque en détails. Quatre modules sur les acteurs (13min 35s) sont un peu redondant avec les autres suppléments cités auparavant malgré une courte présence de Christopher Lloyd dans celui consacré à Joseph Gordon-Levitt. Petite cerise sur la gâteau, comme pour le premier film mais cette fois en HD 16/9 et sans introduction, Sin city: j’ai tué pour elle en accéléré (16min 31s) permet de revoir tout le film à grande vitesse, en couleurs avec la musique du film en toile de fond. C’est ici l’occasion de voir quels éléments étaient réels sur le tournage. Impressionnant. Le tout est complété par les bandes-annonces de l’éditeur et celle du film (film annonce) en VF et VO DTS 2.0 au format étrange cinémascope (le film étant en 1.85). À noter que le coffret 2D/3D offre en plus une interview des réalisateurs lors d’une avant-première française, la bande-annonce du film en 3D, la bande-originale, un jeu de poker de Sin City, 6 cartes postales et l’affiche du film dédicacée par Frank Miller et Robert Rodriguez. Pour l’édition DVD, la Fnac ajoute la bande-annonce du film vue au Comic Con et la masterclass faite à la Fnac des Halles le 12 septembre dernier et retranscrite par nos soins ici.

 

© Metropolitan Filmexport
© Metropolitan Filmexport

 

 

La bonne vibe: Une technique d’enfer et un bel effort sur l’édition Blu-ray 3D collector.

 

La mauvaise vibe: Des bonus qui effleurent les coulisses du film.

 

Verdict : Une édition en forme de formidable bande demo visuelle et sonore. Dommage que les bonus et le film ne soient pas tout à fait à la hauteur.

 

Test technique par Flavien Bellevue