Un film de Jang Cheol-soo. Avec Young-hee Seo, Sung-won Ji Seo et Min-ho Hwang. Sortie depuis le 3 mai 2011 chez Distrib Films.
Film : 4/5
La Femme est l’avenir de l’homme chantait Jean Ferrat… Et si elle était aussi celui du vigilante ? C’est la question qu’on pourrait se poser au regard de cette péloche au doux parfum de vengeance. De retour dans la petite ile où elle passait ses vacances, la belle et glaciale Hae-won, retrouve son amie d’enfance Bok-Nam, femme entièrement soumise à une population qui la martyrise et l’humilie. Loin d’arranger les choses, l’arrivée de la jeune citadine ne fait que précipiter une série d’événements aux terribles conséquences.

Brulot féministe d’une rare virulence, Blood Island capitalise avant tout sur une ambiance anxiogène au possible qui s’installe de manière pernicieuse avant l’explosion finale d’une violence inouïe. Cri de rage exponentiel, le film de Jang Cheol-soo se veut avant tout le reflet d’une société écrasant la femme sous le poids des traditions et la réduisant au simple stade d’objet. Ici, la frontalité des campagnes fait écho à l’individualisme des grandes villes et le regard porté sur l’humain n’en est que plus rude voire lucide. La déshumanisation ne connaît pas de frontières et civilisation ou pas, l’homme reste une bête sauvage aux plus vils instincts. Un difficile constat qui se cristallise lors d’une séquence crève cœur aussi triste que révoltante. Atteint ce point de non retour, le spectateur ne peut qu’accompagner Bok-Nam dans sa quête vengeresse en forme d’exutoire. On en ressort sonné et choqué en se disant que Blood Island n’a définitivement pas volé son grand prix au dernier festival de Gérardmer.
DVD : 3/5

Audio : Coréen Dolby Digital 5.1, Français DolbyDigital 5.1
Bonus : Présentation du film par Charles Tesson
Image : 4/5
Seriez-vous surpris si je vous disais que Blood Island bénéficie d’un très beau transfert SD ? Non ? Bon ben je vous le dis quand même. En effet, le master proposé fait on ne peut plus plaisir à voir. Des teintes grisâtres et vertes de Seoul aux blancs immaculés de la petite ile de Moodo, tout y est parfaitement retranscrit. La définition, à l’avenante, rend justice aux très beaux visages de Young-hee Seo et Sung-won Ji Seo et la compression est quasi invisible. Du beau travail à la hauteur du film.

Audio : 4/5
Les pistes française et coréenne Dolby Digital 5.1 sont pour la part des plus efficaces. Si le film se montre assez avare en effets de toutes sortes, il assure toutefois une vraie immersion via une spatialisation très réussie. Les dialogues font quant à eux preuves d’une belle présence.

Bonus : 1,5/5
Niveau bonus, pas grand chose à se mettre sous la dent hormis une présentation du film par Charles Tesson, certes intéressante mais trop courte.

La bonne vibe : un film coup de poing
La mauvaise vibe : des suppléments quasi inexistants
Verdict : Enfin arrivé chez nous, cet étonnant uppercut filmique aurait mérité un meilleur traitement éditorial. Ne boudons cependant pas notre plaisir tant Blood Island fait partie de ces perles à ne pas rater !