Ca y est Cinevibe livre son top pour l’année 2011. Au programme : des singes révoltés, des arbres mystiques, des chauffeurs cool et plein d’autres surprises réservées par cette année pas comme les autres. Voici donc le meilleur… en attendant le pire !
Flavien Bellevue
1. Tree of life
S’il en divise plus d’un par sa forme et son récit décousu métaphysique, le jury cannois de Robert de Niro a voté d’une seule voix pour sacrer le dernier Terrence Malick d’une belle Palme d’or. Un film à voir, à vivre, à sentir et à revoir.

2. Shame
Son premier film Hunger avait révélé un talent de mise de scène auréolé d’une caméra d’or à Cannes, Steve McQueen revient en grande forme avec un Michael Fassbender magistral et un sujet sur l’addiction sexuel maîtrisé.
3. Drive
Qui aurait cru que l’équation Nicolas Winding Refn + Ryan Gosling + voitures = polar « cool » ? L’acteur américain y a cru et à réussi à convaincre le réalisateur du Guerrier silencieux pour un superbe hommage au polar us 80’s. Let’s go !

4. Le Discours d’un roi
Le duo Colin Firth / Geoffrey Rush vaut à lui seul le détour tant il y a un vrai plaisir de jouer. Cette merveilleuse mise en abyme du jeu d’acteur illumine une histoire méconnue du père de la reine d’Angleterre.

5. Incendies
Il est dommage que le cinéaste québécois Denis Villeneuve soit si peu connu en France. Son dernier film met en lumière le talent des actrices Lubna Azabal et Melissa Désormeaux-Poulain dans une sombre histoire de famille au moyen orient. Bouleversant et d’une grande justesse.

6. Black Swan
Le Lac des cygnes vu par Darren Aronofsky est une expérience cinématographique marquante. Le film est porté par une Natalie Portman habitée en plus d’être entourée par Mila Kunis et Vincent Cassel.

7. The Artist
Le pari audacieux et cinéphile de Michel Hazanavicius aura porté ses fruits et conduit aux portes d’Hollywood. Malgré quelques longueurs, The Artist est un bel hommage aux débuts du cinéma avec le tandem Jean Dujardin – Bérénice Béjo.
8. Le Miroir
S’il date de 1997, le film de Jafar Panahi atterrit sur nos écrans qu’en cette fin d’année et il se doit d’être vu. Ce qui est au départ une fiction bifurque sur un documentaire sur l’Iran inattendu. Unique !
9. The Murderer
S’il y a un film coréen à retenir cette année, ce serait bien celui-ci à défaut de J’ai rencontré le diable. Le réalisateur de The Chaser crée ici l’ambiance plus âpre entre la Chine et la Corée du Sud avec des acteurs inoubliables.

10. Michel Petrucciani
Le documentaire de Michael Radford dévoile une personnalité hors du commun et un talent de pianiste jazz remarquable. M. Petrucciani était un bon vivant et son histoire hors normes captive aussi bien le mélomane que le néophyte.

J’ajouterai que l’année 2011 fut rempli d’autres surprises toutes aussi intéressantes comme Minuit à Paris de Woody Allen ou encore le Harry Brown de Daniel Barber avec Michael Caine. Pour notre plus grand plaisir, certains blockbusters ont su se démarquer comme X-Men : le commencement, Captain America ou encore La planète des singes : les origines. Plus encore, cette année 2011 aura mis à l’honneur la femme devant la caméra (Une Séparation, La source des femmes) et derrière (Polisse, La Guerre est déclarée, Les Adoptés) ; on en redemande pour l’an prochain et les années futures.
Raphael Borfiga
1. Super 8
Nostalgie quand tu nous tiens. Cloverfield rencontre E.T. qui rencontre les Goonies. Avec en prime une histoire d’amour entre ados et un hommage au cinéma.

2. Polisse
Docu-réalité captivant, parfois drôle, parfois choquant. Un casting convaincant et le talent de Maïwenn qui se confirme.

3. Insiduous
Vraiment flippant. James Wan est un génie de la mise en scène. Chacun de ses films (Saw, Dead Silence) a une aura particulière.

4. Cars 2
On retourne en enfance avec ce deuxième volet réussi et sous le signe de la comédie policière. Rien que les décors de la ville imaginaire de Porto Corsa valent le détour.

5. Scream 4
Il maestro Wes Craven toujours en forme mais les acteurs ont pris un coup de vieux et le début du film est un peu trop parodique. Moins flippant que le 1 mais subversif, malin et plus crédible que le 3.

6. La Source des Femmes
Belle musique, Leila Bekhti impressionnante (en route pour les César ?) et un scénario courageux.

7/Arrietty, le petit monde des chapardeurs
La recette Ghibli est toujours la même et fonctionne : magie, émotion, personnages attachants, beaux dessins. Un conte pour petits et grands.

8. Case départ
Une comédie bien plus intelligente et réussie qu’en apparence. Avec des scènes hilarantes et des blagues parfois très politiquement incorrectes.

9. Sans identité
Du thriller bien ficelé comme il y en a peu. Action, suspense, rebondissements. Rien de révolutionnaire mais divertissant.

10. L’assaut
On reste tendu comme un slip pendant tout le film en se disant que cette horreur est une histoire vraie.

Ilan Ferry
1. The Tree of Life
Terrence Malick relève le pari fou d’expliquer l’existence par l’entremise d’une approche tour à tour et céleste et humaine. Au plus près des cieux !

2. Drive / Blue Valentine
Coup double pour Ryan Gosling qui aura marquee l’année 2011. Preuves supplémentaires avec ces deux bombes d’une grande puissance emotionnelle.

3. The Murderer
Le cinema coréen a les crocs comme le démontre ce polar nerveux et tendu comme un arc. La bonne grosse baffe de l’année !

4. True Grit
Les frères Coen ressuscitent l’Ouest, le vrai pour notre plus grand plaisir.

5. Fighter
Un bouillonnant cyclone où s’entremêlent rivalités, conflits familiaux et difficiles introspections. Christian Bale et Mark Wahlberg au top !

6. Rango
Drôle, psychédélique, la dernière folie du tandem Verbinski/Depp est une quête identitaire totalement allumée sentant bon la sortie de piste contrôlée. On en redemande !

7. Super 8
A mi chemin entre Cloverfield et un long épisode d’Histoires Fantastiques, Super 8 est l’une des plus belles surprises de l’année doublée d’une très belle parabole sur l’enfance.

8. La planète des singes : les origines
Techniquement bluffant La Planète des singes : les origines fait la jonction parfaite entre technique et émotion via des personnages virtuels bluffant d’authenticité. Un regard neuf sur une mythologie maltraitée.

9. Tron : l’héritage
Parfois bancal, souvent magnifique, Tron : l’héritage demeure un fascinant voyage aux confins de l’abstraction digitale.

10. The Artist
Un envoutant hommage au septième art et à ses captivants dispositifs de narration.

Elli Mastorou
1. Drive, Nicolas Winding Refn
Sûrement sans surprise, mais pas moins sincère pour autant. Le film que j’ai aimé d’amour en 2011 du cure-dents de Ryan à la police rose du générique en passant par la BO éclectique. Prix de la mis en scène mérité à Cannes, révélation esthétique malgré sa bande-annonce ratée.

2. Midnight in Paris, Woody Allen
Après les errances incomprises de ces dernières années, le réalisateur revient à un cinéma fidèle à l’esprit Allenien qu’on a connu par le passé. Incongru, romantique, guilleret, le Paris de Woody est effectivement magique.

3. Attenberg, Athina Rachel Tsangari
Une jeune femme et son père errant dans le paysage désolé d’une zone industrielle d’Attique en bord de mer : la surprise franco-grecque de l’année, détresse minimaliste et jeu d’acteur touchant.

4. Incendies, Denis Villeneuve
Un frère et une sœur sur les traces du passé de leur mère : entre le road-movie existentiel et les flashbacks sur un pays en guerre, le regard sombre de Lubna Azbal domine ce film poignant.

5. The Fighter, David O. Russell
La boxe, c’est pas mon truc. Mais quand Christian Bale monte sur le ring, il nous prouve une fois de plus qu’il peut encaisser des rôles brillants. Mention spéciale à Mark Wahlberg et Amy Adams dans des seconds rôles savamment dosés entre redneck plouc ricain et profondeur humaine.

6. Black Swan, Darren Arronofsky
Arronofsky marie Tchaikovsky et schizophrénie dans un ballet dérangeant qui hérisse les poils autant qu’il ensorcelle : même les faiblesses de sa mise en scène s’évanouissent face à Portman en cygne blanc.

7. L’Apollonide (Souvenirs de la maison close), Bertrand Bonello
Un des films les plus sensuels de l’année : ambiance calfeutrée et émanations d’opium, plaisir des yeux et larmes de sperme ; Bonello signe une ode à la prostitution old school. Il est loin, le bois de Boulogne.

8. Pina (3D), Wim Wenders
Ou le vrai intérêt de la 3D au cinéma, loin des films de pirates et autres cocasseries commerciales. Wenders signe une ode émouvante à ces corps se distendant d’après Pina Bausch car il l’a bien compris : dance, dance, otherwise we are lost.

9. Beginners, Mike Mills
Touchant, délicat et juste sans en faire des tonnes, Millis touche la solitude et la tristesse de certains moments de l’existence comme elles doivent être abordées : sur la pointe des pieds et avec une touche de tragi-comédie. Leave Mélanie Laurent alone : son Freud muet est une belle première rencontre.

10. Une Séparation, Asghar Farhadi
Un regard différent sur l’Iran qui a le goût amer et simple de la vie telle qu’elle est ; le film de Fahradi va droit au cœur avec l’air de ne pas y toucher.
