Vibeoclub n°1 : Killer Klowns From Outer Space

 

Parce qu’il n’y a pas que la VOD et le streaming dans la vie d’un cinéphile, Cinevibe ressort les convecteurs temporels et vous invite à embarquer dans un voyage nostalgique mais jamais passéiste au pays de la VHS. Attachez vos ceintures ça vous secouer !

 

 

« Mais pourquoi ils nous tirent dessus avec du pop-corn ? – Mais parce que ce sont des clowns ! »

Les plates-formes vidéos disponibles sur le net, non contentes de proposer des choses d’un intérêt très relatif, ont aussi la miraculeuse faculté de créer des non-phénomènes et autres fausses modes plus aberrantes les unes que les autres. Ainsi, ces dernières semaines, quelques crétins éparpillés aux quatre coins du pays ont décidé de reproduire ce qu’ils auront observé sur des caméras cachées étrangères, sans jamais en avoir compris l’intérêt ni la conception de mise en scène. Résultat : des demeurés déguisés en clowns ont semé la panique ça et là, plus par réflexe simiesque qu’autre chose, et à l’heure où nous écrivons ces lignes, tout le monde s’en fout déjà… Le personnage générique que constitue le clown est, il est vrai, assez flippant tant par ses disproportions physiques que par ses couleurs criardes qui dégueulent de partout, notamment sur le visage. L’angoisse qu’il suscite porte un nom, la coulrophobie, et demeure l’une des sources intarissables du cinéma d’épouvante, aux côtés des autres figures détournées que sont les poupées et les vieilles dames… De quoi nous renvoyer à de nombreux souvenirs de cinéma où les clowns en ont empêché certains de dormir que l’on pourrait évoquer ici, mais la récente actualité nous a surtout renvoyé au souvenir d’un film un peu à part dans le registre mais néanmoins culte dans le cœur des cinéphiles. Donc non, on n ‘évoquera pas ici Ca, ClownHouse, ou Camp Blood qui avaient pour vertu première de donner les miquettes à ses spectateurs pour se pencher sur Killer Klowns from Outer Space qui revendique clairement une bouffonnerie assumée (normal, pour un film de clowns, dirons-nous)…

 

© Tous droits réservés
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« Y’aura les copines de Debbie… Et elles ont des gros nichons ! »

En faisant directement référence au cinéma de science fiction des années 50 avec son titre hyper indicatif – et donc racoleur- sur ce qui nous attend, le film des Frères Chiodo (un trio spécialisé dans les effets spéciaux) joue donc sur la carte de l’invasion extra-terrestre bien bisseuse en les mariant avec les archétypes dont le cinéma de genre raffolait dans les années 80. C’est donc l’histoire d’une bourgade standard avec ce qu’il faut de péquins moyens, d’ados aventureux, de rebelles, de nénettes en fleur, de vendeurs de glaces débiles et de Shérifs acariâtres, dont le train-train est bouleversé par atterrissage en trombe d’un gros et mystérieux météore. Je vous le donne en mille, et c’est sans surprise, l’OVNI possède en son bord la fameuse menace extra-terrestre tant attendue… Un peu comme dans Le Blob de Chuck Russell, sorti la même année, en fait (et dont on parlera à l’occasion, si des gars décident de déguiser en Malabar pour effrayer les passants). Loin du concept de clown psychopathe, ceux de Killer Klowns décident d’attaquer directement de front tout ce qui se présente devant eux. Leur but n’étant pas de se déguiser pour faire peur, puisque c’est par un hasard délirant qu’ils ont l’aspect de personnages de cirques (bien qu’assez affreux), mais plutôt de dégommer, kidnapper, stocker et bouffer de l’humain. Débarqués dans leur soucoupe en forme de chapiteau, ils organisent donc leur safari armés de pistolets à pop corn, de tartes à la crème sulfurique, de marteaux géants et autres joyeusetés du même genre. Les victimes, quant à elles, sont bien évidemment conservées dans des cocons en barbe à papa… C’est avec le sérieux inébranlable que tout le monde peut imaginer qu’ils s’imposent comme des cousins des Gremlins et les créatures de Mars Attacks

 

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Évidemment, à la lecture au dos de la cassette vidéo, le postulat est plutôt aguicheur. Dans les faits, le film tient plutôt bien ses promesses même si l’on regrette que l’aspect purement horrifique s’avère léger. En revanche, on y gagne énormément en production value puisque le trio de réalisateurs est parvenu à exploiter de manière assez riche son postulat de départ en cumulant gags sur gags, très cartoon dans leur exécution mais dispersant malgré tout une sous-couche malsaine à chaque fois. Une dualité de ton assez fascinante et dont on apprécie le parti pris de ne pas sombrer dans la grosse marrade pure et dure. Ne gâchant rien, le film dispose d’une esthétique et d’une direction artistique hyper soignée et d’effets spéciaux comme de maquillages pouvant s’aligner sans trop de difficultés sur ce que les studios proposaient à l’époque. 80’s oblige, la bobine s’accompagne d’une bande originale jonglant entre le bon hard rock synthé commercial des familles et surtout un détournement un peu macabre de musiques de cirque du plus bel effet. Un résultat d’une efficacité à toute épreuve !

 

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Puisque le vidéoclub a fermé ses portes et que votre magnétoscope est en rade depuis un moment, comment revoir décemment Killer Klowns ? En France ça se traîne un peu, mais du coté de nos amis américains on peut mettre la main sur un beau Blu-Ray édité chez MGM disposant de pas mal de bonus et d’un doublage français, mais pas celui d’époque malheureusement. Bien que médiocre, d’ailleurs, il contribuait néanmoins à nourrir les ambitions très bis du film. C’est donc un doublage plus récent qui accompagne une VO disposant d’un DTS HD Master Audio 5,1 assez spectaculaire et mettant d’autant plus en valeur sa chouette conception musicale. Si l’on se promène du coté de nos amis anglais, un Blu-Ray est également disponible chez l’excellent éditeur Arrow Vidéo, dans un coffret steelbook, mais sans VF.

 

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